PROGRAMME DU GOUVERNEMENT POUR 2013 Les 10 chantiers qui attendent sellal

Course contre la montre
Abdelmalek Sellal engage une véritable course contre la montre. Pas moins de 15 chantiers seront lancés en 2013. Renforcement de la lutte contre l'informel, relance de la formule AADL et achèvement des programmes de logements sociaux et promotionnels aidés, renforcement de la lutte contre la criminalité économique, application des mesures de facilitations en faveur de l'emploi des jeunes, dialogue social et économique de qualité avec les syndicats et le patronat, ouverture du champ audiovisuel à une dizaine de chaînes privées, mise en 'uvre d'une nouvelle politique industrielle et amélioration du climat des affaires figurent en particulier dans son agenda.
Il s'engagera, également, dans un véritable marathon : la visite de 48 wilayas en 2013. Il sillonnera ainsi le pays pour suivre sur le terrain l'état de réalisation des projets prévus dans le plan quinquennal 2010-2014. Mais également être à l'écoute des préoccupations des citoyens notamment de l'intérieur du pays. Tout cela pour que réussisse le programme présidentiel. De quoi pouvoir lancer une opération de marketing des réalisations du programme quinquennal et ainsi des réponses du chef de l'Etat aux doléances des citoyens à la veille de l'élection présidentielle.
Mais il s'agit de savoir si Abdelmalek Sellal pourra desserrer les freins et réussir sa course contre la montre. Il bénéficie d'atouts dans cette quête. On le qualifie d'homme de terrain. Il a pu notamment mener à bon port le projet pharaonique de transfert des eaux d'In Salah à Tamanrasset. Le Premier ministre est également beaucoup plus souple que son prédécesseur.
Mais n'oublions pas qu'il traîne aussi des handicaps. Le plus important reste la rigidité d'un système politique rentier dont la manifestation la plus visible est le caractère bureaucratique de l'administration plus prompte à bloquer les initiatives, les projets qu'à faciliter les choses aux citoyens et aux investisseurs.
Le second obstacle demeure les conflits d'intérêt qui secouent les sphères du pouvoir. D'aucuns parmi nos décideurs sont là pour préserver les positions de rente nées des activités d'importation, de transactions informelles, des marchés publics, de l'immobilier et non pour répondre aux préoccupations des citoyens et aux besoins de notre économie. Cette main invisible s'oppose aux efforts de renforcement de l'appareil productif de diversification de l'économie nationale et d'amélioration des conditions de vie de la population.
En matière de criminalité économique, jamais un Chef de gouvernement ou Premier ministre n'a été assez puissant pour contribuer à mettre fin à l'impunité qui règne dans les grandes affaires de corruption. Espérons qu'avec l'investiture du nouveau Premier ministre, une nouvelle ère s'annonce même dans ce domaine.
K. R.