Algérie

Programme du gouvernement Les sénateurs exigent une date



En rappelant à maintes reprises que le programme du gouvernement s'inscrit dans le prolongement de l'application du programme présidentiel, le chef du gouvernement ne répond toujours pas à la lancinante question des représentants du peuple sur les délais impartis à la concrétisation de ce programme. Cette question qui a été abordée par les députés de différentes tendances politiques, lors des débats à l'APN, revient sur la table des discussions au Sénat.  Hier, c'était au tour des membres du Conseil de la Nation «d'exiger» du chef du gouvernement à fixer un délai précis pour la réalisation de son programme et accélérer le processus de réconciliation nationale. Même si les intervenants ont exprimé, dans leur majorité, leur soutien à ce programme, ces derniers ont estimé qu'il ne peut se réaliser sur le terrain en raison de l'absence d'échéances.  Sans avoir à aucun moment abordé ouvertement et clairement la question liée aux échéances fixées par le gouvernement pour la concrétisation des grands axes de ce programme, M. Belkhadem avait clairement signifié que le projet de programme qu'il a présenté devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) «s'inscrit dans le prolongement de l'application du programme présidentiel et vise à garantir un développement continu et durable de la société dans le sens de l'amélioration du cadre de vie des citoyens et de la prise en charge de leurs préoccupations». Pour seule date, il se contentera d'évoquer le plan national d'aménagement du territoire et de développement durable qui définit et oriente, a-t-il dit, les axes de développement devant être concrétisés d'ici 2025. Les chefs de groupes parlementaires avaient exprimé des avis mitigés à l'issue de l'adoption jeudi dernier du programme du gouvernement par l'Assemblée populaire nationale. En fait, ni les députés ni les sénateurs ne semblent être convaincus par les arguments avancés par le chef du gouvernement quant aux échéances qu'il s'est fixées pour parachever un processus de réformes enclenché par le président de la République. Si (coalition oblige) Belkhadem avait reçu les coudées franches de la part des députés de la majorité (FLN, RND, MSP) pour faire adopter son programme par l'APN, il n'en demeure pas moins que même au sein de cette majorité, Belkhadem a été interpellé au sujet des délais. Si le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), M. Boudjerra Soltani, a estimé que toutes les conditions, économiques ou sociales, sont réunies pour donner un «saut qualitatif» pour une concordance entre le discours politique et le front social, le chef du groupe parlementaire du FLN, M. Laâyachi Daâdoua, a qualifié le programme du gouvernement de «prometteur et ambitieux», mais a néanmoins souligné qu'il pourrait être «bénéfique»... s'il venait à être «appliqué dans les meilleurs délais». Le RCD qui avait rejeté le programme du gouvernement, a estimé par le biais de son chef du groupe parlementaire, M. Djamel Fardjallah, que le RCD a voté «contre» le programme du gouvernement car, a-t-il expliqué, il ne prend pas en compte l'émancipation et la cohésion sociale. «Le document ne favorise pas l'émancipation et la cohésion sociale de la société algérienne mais il est là pour maîtriser les instruments de contrôle de la société», a-t-il souligné. Le RCD a qualifié ce programme de superficiel qui n'a pas touché le fond de plusieurs points sensibles qui sont restés en suspens. Le parti de Saïd Sadi a d'autre part qualifié le discours du chef du gouvernement de «discours lénifié d'un chef de staff en lieu et place d'un chef de gouvernement».


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