Programme du gouvernement 2013 L'Exécutif à l'épreuve du terrain

Agissant dans la continuité comme il aime à le dire, Abelmelek Sellal aura fort à faire durant l'année 2013 au plan économique et social. Se réclamant d'une démarche pragmatique, réputé proche de décideurs, comme au demeurant son prédécesseur, qui vient de se retirer du RND, sa marge de man'uvre ne pourrait-elle pas être limitée '
En parfait commis de l'Etat, que d'aucuns qualifient de technocrate, il semble vouloir continuer son chemin. Il s'agit d'abord, visiblement, de briser le carcan bureaucratique du système bancaire. Trop d'argent y dort. Y accéder relève de la gageure. Aussi, les mesures d'accès au crédit d'investissement, d'ouverture de comptes bancaires désormais simplifiés, en faveur des PME et PMI sera désormais acquise dès la fin du mois en cours. Reste à voir si ces facilitations concernent les micro-entreprises et si elles ne seront pas détournées en faveur des barons de l'import.
Dialoguant avec les partenaires économiques et sociaux sans arrière-pensées, il affiche sa volonté, à la fois ferme sur la raison de l'Etat, mais à l'écoute des forces créatrices de richesses sans exclusive. Dans cet esprit, il accélérera la finalisation du rapport du groupe de réflexion sur la stratégie de relance du secteur industriel et veillera à sa mise en 'uvre dès le début de cette nouvelle année. Par ailleurs, selon des sources proches du Premier ministère, il compte établir un calendrier régulier de dialogue et de concertation avec les partenaires économiques et sociaux en vue de lever les obstacles qui se dressent contre le développement du secteur productif national public et privé. Selon ces mêmes sources, le Premier ministre aurait arrêté un programme de visites dans les 48 wilayas que compte le pays. Ces visites de travail et d'inspection relèveraient de son souci de suivre personnellement l'avancement des projets d'infrastructures et de construction de logements au niveau local.
Ouverture de l'audiovisuel : acquisition d'un satellite permettant la diffusion de 20 chaînes simultanément.
D'être à l'écoute des jeunes chômeurs, dont des diplômés de l'université qui commencent très sérieusement à manifester leur impatience, notamment dans les régions du Sud. De même qu'à cette occasion, il s'enquerra avec les responsables et élus locaux, des conditions d'amélioration du fonctionnement des activités de service public. Il se penchera particulièrement sur les questions d'hygiène et de protection de l'environnement. Dans ce contexte, quatre grandes régions du pays bénéficieront en 2013 de quatre incinérateurs. Ce programme sera généralisé à toutes les wilayas durant la même année avec des incinérateurs de moindre capacité adaptés à la configuration urbanistique de chaque wilaya. Pour ce qui est des problèmes de santé publique, Sellal compte faire de la lutte contre le cancer une priorité nationale durant cette nouvelle année. Le professeur Zitouni a été nommé à cet effet. Las autres chantiers figurent dans son bilan 2012 présenté au Parlement. Nous avons appris par ailleurs que la lutte contre l'informel se poursuivra et que les instruments de régulation et de contrôle seront renforcés. Mais la réaction des forces de la spéculation se dresseront fatalement sur son chemin. Selon d'autres sources, proches du secteur de la communication, nous avons appris que le Premier ministre aurait manifesté sa volonté de faire de l'année que nous entamons, celle de l'ouverture de champ audiovisuel national.
A cet effet, il aurait instruit les opérateurs de ce secteur de négocier l'acquisition d'un satellite permettant la diffusion simultanée de pas moins de 20 chaînes de télévision privées et publiques à caractère généraliste ou thématique (culturelles, scientifiques, éducatives et de loisir...). Toute cette ambition ainsi que cette volonté des pouvoirs publics qu'il faut bien évidemment saluer, reste fondamentalement conditionnée par deux facteurs déterminants. En premier lieu, la relance effective du secteur productif national, notamment l'entreprise privée qui demeure frappée d'ostracisme en dépit du discours officiel. En second lieu, notre capacité réelle à améliorer le climat des affaires, que bon nombre de nos partenaires économiques et commerciaux nous reprochent. Il s'agit de réunir les conditions les plus favorables d'attraction des IDE.
A ces paris difficiles, il faut l'avouer, tant au plan interne qu'externe, le contexte international aura immanquablement son impact sur nos actions de souveraineté. Selon le récipiendaire du prix Nobel de l'économie, Joseph Stiglit, la zone euro n'est pas prête à sortir de sa crise et à relancer la croissance. 'De nouvelles tensions sont à prévoir pour 2013." Sachant les relations économiques et commerciales que nous entretenons avec l'UE, l'Algérie est sommée de faire preuve d'inventivité. Elle devra compter d'abord sur ses propres ressources et ses compétences qui ne demandent qu'à participer à la concrétisation du grand destin de notre nation.
A. H.