Algérie

Programme des 100 locaux par commune : Réticences et déception chez les jeunes



Lancé en fanfare en 2005 par les pouvoirs publics, le programme présidentiel des 100 locaux par commune peine à se concrétiser dans la wilaya de Béjaïa, alors que le plan quinquennal 2005-2009 touche à sa fin. A l'instar des autres wilayas du pays, Béjaïa a bénéficié, pour rappel, d'un quota de 5200 locaux pour ses 52 communes au bénéfice des jeunes chômeurs. Toutefois, le lancement de l'opération a accusé un long retard dans différentes municipalités en raison d'un problème crucial de foncier. Sur les 5200 locaux accordés, seuls 2045 sont achevés et presque autant sont en cours de réalisation. « Échec réussi », commentent certains et « c'est de l'argent jeté par les fenêtres », disent d'autres jeunes chômeurs. La concrétisation de ce programme, qui a coûté à l'Etat la bagatelle de 35 milliards de dinars, bute sur des contraintes dont notamment celle du foncier à Béjaïa. D'autre part, même si les services de la wilaya s'emploient à concrétiser ce programme, il n'en demeure pas moins que ces locaux à usage professionnel ne trouvent pas souvent preneurs, dans la mesure où les jeunes affichent des réticences.C'est le cas dans la commune d'Aokas où 105 locaux réceptionnés sont en attente d'attribution. Ces locaux qui cherchent preneurs ne servent, pour l'heure, à aucune activité commerciale. Leur attribution, comme pour tous les locaux réceptionnés, est confiée, d'après nos sources, à une commission ad-hoc constituée des représentants des organismes d'emploi (Angem, Ansej, etc.), d'élus et de cadres de l'administration locale.Lourdeurs au niveau des APC dans la mise en location des locaux achevés, problèmes de conformité, sites d'implantation mal situés,' il faut dire que le programme des 100 locaux n'est pas près de répondre aux attentes des jeunes diplômés au chômage. Les jeunes que nous avons interrogés s'accordent tous à dire que ces locaux ne répondent nullement à leurs ambitions en matière d'emploi d'autant plus que ces locaux sont implantés dans des endroits difficiles d'accès ou quasiment enclavés.Hassan, diplômé en sciences de gestion, est au chômage depuis sa sortie de l'université, en 2004. Ce jeune universitaire, pour qui les dispositifs d'insertion des diplômés ont failli, pense que « le choix des sites pour l'implantation de ces locaux n'encourage pas généralement les jeunes porteurs de projets à s'y aventurer de peur de se retrouver en situation de faillite ». Et un autre jeune d'enchaîner : « La majorité des jeunes n'est pas enthousiasmée par ce programme pour des contraintes financières et autres démarches bureaucratiques que l'on rencontre souvent. Ceci complique davantage l'aboutissement de nos objectifs. En somme, nous sommes perdus dans les dédales de la machine bureaucratique de l'administration locale, Ansej et Angem », a-t-il affirmé en colère.Par ailleurs, 10 locaux, à peine achevés à Boukhelifa (Pk10), sont à démolir en raison de leur proximité avec une ligne électrique de haute tension. Ce qui renseigne sur l'absence de coordination entre les différents services de l'Etat.


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