Programme d'austérité annoncé

Programme d’austérité en vue.
M .Le ministre de l’économie prévoit l’application d’un programme d’austérité car les horizons n’augurent rien de bon ; le prix du pétrole vacille et risque de s’évanouir.
Le beau temps n’étant jamais éternel, la cigale a oublié l’hiver et comme elle, nous risquons de ne pas trouver de quoi manger si nous continuons de chanter et de danser pour commémorer, à coups de milliards de dinars, les exploits de nos valeureux aînés et ancêtres qui ont accompli merveilleusement leurs devoirs et auxquels nous sommes loin de ressembler à tout point de vue.
Les « siphonneurs » y trouvent même de belles occasions légales pour siphonner (termes de Mme la ministre) les caisses de l’Etat providence ou complice.
Austérité, oui et même tant mieux. Mais par où devons nous commencer ?
-Par nos jeunes contractuels de l’ANEM qui touchent entre six mille et huit mille dinars et pour les universitaires contractuels 15 OOO dinars soit entre 50 et 100 euros par mois, toutes proportions gardées, contre un travail qu’ils accomplissent pendant que les titulaires grassement payés déambulent ailleurs.
-Par ces retraités de la fonction publique dont les pensions sont si minables qu’il vaut mieux ne pas en parler ni les comparer aux autres pays plus pauvres que nous, tels que la Tunisie et le Maroc.
Faut-t-il parler de cette flagrante injustice où des retraites suivent les augmentations des salaires dans certaines catégories piliers du régime alors que d’autres doivent se contenter de mendicité et de publicité mensongère. Pour les uns des liasses de billets silencieuses, pour les autres de petites pièces de monnaie jetées de haut dans une gamelle de fer pour résonnements et tintamarres assourdissants.
Austérité oui ! Et même tant mieux si on commençait par réduire le train de vie de l’Etat et de ses représentants qui dépensent sans limites et sans fin.
A l’image de ces fêtes Bokasiennes des nouveaux empereurs.
-250 milliards de dinars pour manifestation culturelle et 6 milliards en fumées de feux d’artifices, alors que nous n’avons pas d’écoles spécialisées pour prendre en charge nos enfants handicapés laissant le soin à quelques associations de bienfaiteurs qui se débâtent dans maintes difficultés.
-Colloques sur colloques ruineux alors que les vrais problèmes de notre enfance sont loin d’être connus et pris en charge convenablement.
-Austérité oui mais sur le dos de qui et comment ? Car le petit fonctionnaire algérien est le plus mal payé du monde, dixit un ancien membre de la commission anti-corruption et avocat de son état ; démissionnaire.
-Austérité oui, mais le peuple profond n’a pas cessé de subir les gabegies incessantes d’un régime qui veut acheter un aura international aux prix de colloques répétitifs et de manifestations culturelles artificielles prestigieuses ruineuses et sans fin .
-Austérité oui, si c’est pour arrêter les dividendes sur chaque marché conclu qu’il soit national ou international.
-Austérité oui, si c’est pour stopper les privilèges octroyés aux différents décideurs, députés, sénateurs et consorts. Un sénateur touche 520 000 dinars net alors qu’il est chichement pris en charge, sans compter les affaires et les privilèges.
-L’Etat corrompu a commencé par corrompre tous ses piliers et créer une caste de dirigeants et serviteurs en net décalage par rapport à la réalité quotidienne du citoyen algérien et surtout de la jeunesse aux horizons obscurs.
-Austérité oui, si on arrêtait d’envoyer les pontifes au Val de Grâce pour le moindre bobo et laisser les cancéreux mourir dans les CMPC faute de médicaments.
-Maintenant que les gros rappels ont été distribués silencieusement aux uns et les miettes bruyamment aux autres, on parle de programme d’austérité !
-Voyez vous M. Le Ministre, le peuple algérien n’a pas peur de l’austérité, il y a été habitué depuis 1830.
Cette année plus que les autres, le peuple vous a laissés fêter ce 05 juillet à huit clos, entre vous, comme s’il n’était plus concerné par votre politique, vos décisions, vos discours.
Et pourtant, il n’y a pas si longtemps c’est ce même peuple qui sortait dans les rues commémorer sa liberté chèrement acquise .C’est le peuple qui nourrissait les services d’ordre, l’armée et même vos invités.
Cette année, vous avez brûlé des milliards de dinars en feux d’artifices. Vous vous êtes applaudi mutuellement et tout ce faste n’a fait qu’élargir davantage le fossé entre vous et le peuple……Vous avez bien graissé la machine qui creuse et élargit le fossé .