Algérie

Profonde régression du football national



Profonde régression du football national
Au cours de la semaine passée, une chaîne de télévision privée a organisé un excellent plateau avec des acteurs essentiels appartenant ou ayant appartenu à la scène nationale du football. Avait été évoquée au cours de cette rencontre la situation, et surtout l'histoire d'une association sportive, par excellence formatrice de talents à l'état pur, en l'occurrence le RC Kouba. L'une des personnalités présentes, pour avoir été l'un des footballeurs formés par le clubbanlieusard, parlant en connaissance de cause rappellera donc que cette association a quand même fourni 15 internationaux et 3 mondialistes au pays.L'opportunité a été prêtée au RC Kouba pour rappeler au bon souvenir des Algériens des temps heureux du sport national le plus populaire. Toutefois des RCK il en existait à profusion et ce n'était pas seulement à l'échelle d'une ville, mais de quartier. Les talents qui peuplaient les cités populaires ne pouvaient souffrir de comptabilisation et pour cause l'impossibilité pour les recruteurs, bénévoles est il important de le souligner, d'assurer leur prise en charge par le club objet de leur prestation de prospecteur tant celui-ci était débordé d'autres génies tous postes d'évolution confondus.Qui aurait ainsi entendu parler de l'OMC ' Si ce n'est qu'une fois que cette équipe de l'orphelinat de Constantine ait remporté la Coupe d'Algérie en juniors pour ensuite ventiler ses éléments sur le reste des clubs de la région. D'où sont sortis feu Draoui, Naïm, les frères Adlani, Amrane, Djeddou, Zeghad, Khaine, Zoghmar, Fendi, Gamouh, Koussim, Bousri, Tadjet, Belkedrouci etc. , si ce n'est d'associations certes représentant une ville, mais tous issus de quartiers populaires et découverts par des éducateurs ou amoureux du football qui passaient leur temps à sillonner les terrains vagues, et il en existait à profusion, fussent-ils de la taille d'un mouchoir de poche.Citons l'exemple du Mouloudia de Constantine lequel à une époque avait donné, du temps où Rachid Makhloufi était sélectionneur national et à la veille d'unerencontre internationale, huit joueurs à l'EN, ou encore de la JSM Skikda, aujourd'hui pratiquement rayés des tablettes de l'actualité footballistique parce qu'ils évoluent en championnat amateur à la suite d'une gestion chaotique pour ne pas dire suicidaire de dirigeants qui n'avaient rien de commun avec le football, mais fédérés par le gain, fruit d'une professionnalisation anarchique du football. En fait, c'est toute l'architecture sportive qui a fait les beaux jours du football national qui a vécu. D'abord par l'extinction des vrais amoureux du football, ceux qui, au gré de leur déambulation à travers les artères de la ville n'hésitaient pas à consacrer un temps d'arrêt pour regarder des jeunes évoluer sur un espace dont peu importait le gabarit car plus était réduit celui-ci et plus les jeunes rivalisaient d'audace technique et de génie. Dans ce registre feu Draoui, lequel pouvait passer en revue dans un dribble interminable l'ensemble de ses adversaires, avait autant d'aisance sur le sable en bord de mer que dans une ruelle étroite du vieux Skikda.Or, qui s'évertuerait aujourd'hui à aller à la quête de ces joueurs hors normes qui peuplent les cités des villes, mais qui, également, parmi les responsables de clubs, aurait le courage de les recruter en raison de leur anonymat. Et peu importe l'immense talent dont ces jeunes talents regorgeraient. Qui encore à hauteur de toute la hiérarchie nationale du sport, à commencer par le ministère du même nom, ferait de la formation une obligation. Pourtant les instances nationales du football restent les premiers bailleurs de fonds des associations dites professionnelles. Plus grave encore, ces instances ne se donnent pratiquement, par laxisme et insouciance, aucun droit de regard sur la traçabilité de ce qu'ils grèvent du Trésor public et qui n'est autre que l'argent du contribuable.A l'heure actuelle tous les clubs n'aspirent qu'à être immédiatement compétitifs et le seul moyen d'y parvenir étant de ne recruter que des footballeurs qui, malgré leur âge avancé pour la majorité, continuent de hanter, ce terme est le plus indiqué en l'occurrence, les stades. Néanmoins l'âge en lui-même n'est pas un handicap si le pratiquant a la noblesse de jouer au football d'abord pour son plaisir personnel, pour son confort individuel et familial ensuite et en conclusion parce qu'il respecte le métier qu'il fait. Le cas d'espèce en ce sens reste Rayan Giggs, l'étonnant joueur de Manchester United, qui à 41 ans a encore l'âge d'un jeune qui débute.Chaabane Merzekane, qui est à nos yeux l'un des meilleurs analystes du football national, a rappelé au cours d'une émission radiophonique spécialisée que le talon d'Achille du footballeur algérien est d'abord sa conception culturelle du football en tout ce que celle-ci implique sur le plan comportemental et intellectuel.A. L.




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