Algérie

«Profitons du consensus politique et social»



Il y a actuellement en Algérie, un consensus politique et social qui se dessine en plus d'une stabilité institutionnelle et d'une volonté politique affichées par les pouvoirs publics. Pour les patrons, c'est une aubaine inespérée pour mener des réformes économiques sachant que la transformation structurelle est un enjeu majeur pour notre pays. «Profitons du consensus politique et social», affirment des chefs d'entreprise affiliés la Capc (Confédération algérienne du patronat citoyen) qui incitent à plus de réformes pour relancer l'économie.Dans son ouvrage intitulé Livre blanc sur l'entreprise et le développement économique, présenté, hier, à l'opinion publique, la Capc a formulé plusieurs propositions pour hisser l'économie à son meilleur niveau dans un contexte de crise mondiale. La Capc estime qu'il est, aujourd'hui, capital de replacer l'esprit de compétitivité au centre des préoccupations nationales. «La rente pétrolière a eu pour effet d'exonérer l'économie de l'impératif de compétitivité», lit-on dans le livre blanc. À cela, «s'ajoute un environnement institutionnel et réglementaire qui a inhibé les entreprises publiques et privées recelant de réels potentiels», regrette le même document.
Cette organisation patronale s'interroge sur les facteurs et les arbitrages à opérer pour enclencher ce processus de réformes. Et pour répondre à ces différentes problématiques, il faut trancher sur certaines questions que la Capc a tenté de sérier dans son « livre blanc». Ces interrogations relèvent notamment de la démarche, de l'échéancier et surtout des acteurs et des grands arbitrages politiques. Il s'agit de savoir quel est le niveau du coût social supportable et comment le répartir entre tous les acteurs' À ce propos, le patronat place les questions des subventions, du chômage et de l'inflation au coeur de son équation.
L'autre question soulevée par les patrons a porté sur l'épineuse interrogation de la relation de l'Etat avec le marché. À ce niveau, la Capc soulève de nombreuses problématiques. L'on cite à titre d'exemple la question de la tarification publique des biens et services; la concurrence et la discrimination positive de certains secteurs etc.
Pour le patronat, il est nécessaire de tenir compte de la marge de manoeuvre dont jouissent les décideurs pour mettre en branle ces réformes. Car le premier souci est de maintenir la cohésion sociale quel qu'en soit le prix. Aucune réforme n'est possible dans un contexte politique et social disloqués. Les réformes ne sont jamais faciles à mettre en oeuvre en période de crise car les tensions sont fortes, tous les thèmes sont clivants et les positionnements sont souvent conflictuels. Su ce plan, il faut dire que l'Algérie jouit de cet atout de stabilité qu'il faut consolider pour le prémunir des fluctuations mondiales et souvent dévastatrices. L'année 2022 a commencé par une hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires de large consommation qui ont pesé lourdement sur le budget des ménages.
Face à cette situation, le président de la République a réagi vite par des mesures audacieuses contre la spirale inflationniste pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens.
À la mi-février dernier, Tebboune a ordonné la suspension «jusqu'à nouvel ordre» l'application des taxes et impôts prévus par la loi de finances concernant «certains produits alimentaires, l'importation des téléphones portables et du matériel informatique à usage personnel».
À ces mesures, le chef de l'Etat a pris une décision unique dans le Monde arabe et en Afrique: celle d'accorder, à partir du mois de mars en cours, une allocation chômage de 13 000 DA destinée aux chômeurs âgés entre 19 et 40 ans, assortie d'une couverture sociale. Toujours dans cette logique de maintenir le pouvoir d'achats citoyens, les pouvoirs publics avaient pris une autre batterie de mesures qui ont concerné la baisse de l'IRG et la révision de la valeur du point indiciaire pour les traitements de la fonction publique.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)