Algérie

Professionnalisme en Algérie Infécondité du projet ou infertilité de la mentalité '


Professionnalisme en Algérie                                    Infécondité du projet ou infertilité de la mentalité '
Dire que le professionnalisme patauge en plein tourmente moins de deux ans après son lancement est, incontestablement, un doux euphémisme pour tous les initiés aux péripéties du paysage footballistique national. Dire aussi que tous les observateurs de cette même scène footballistique algérienne estiment que le projet de la professionnalisation prend, doucement mais sûrement, des allures de retentissant échec équivaudrait à défoncer des portes (grandes) ouvertes. Amer constat, connu de tous, que celui dressé par tous les sondés à propos de la réussite ou non de ce méga-projet pompeusement, mais surtout précipitamment, lancé par Mohamed Raouraoua. La faute ' la grande ' incombe très certainement aux premiers responsables de ces clubs transformés en Sociétés sportives par actions qui sont aux antipodes de ce qu'exige une telle fonction dans un monde professionnel normalement conçu. Pour n'avoir rien changé à leur mode de gouvernance, si propre au temps de l'amateurisme de bon aloi, style CSA, ces présidents n'ont à aucun moment accepté, sportivement, de jouer le jeu du professionnalisme instauré voilà maintenant près de vingt mois. Ni respect du pourtant très exigeant cahier des charges, ni réelle ouverture du capital aux investisseurs véritablement intéressés, ni convaincante prise en charge des 'doléances financières' que réclament de telles SSPA budgétivores ni encore' démission forcée ou départ volontaire à même de laisser la place à plus méritant ou à plus compétent. La menace de grève générale lancée médiatiquement par le collectif nouvellement créé de ces P-DG sous la bannière du Forum des clubs professionnels interpelle autant qu'elle choque ou prête à confusion.Cela dans la mesure où un président-directeur général d'une quelconque entreprise, quand bien même à caractère sportif, est censé assurer la pérennité financière de sa société en trouvant les ressources monétaires adéquates et nécessaires et non pas attendre et réclamer des aides étatiques à répétition, poussant le bouchon de l'incongruité jusqu'à arborer des préavis de grève si jamais on lui interdisait de se servir au Trésor public ! La responsabilité des pouvoirs publics est, également, fortement engagée dans la mesure où toutes les aides d'accompagnement promis la veille du lancement du championnat professionnel n'ont jamais été réellement concrétisées sur le terrain de la réalité. Le ministère de la Jeunesse et des Sports s'est, en effet, contenté, dans l'ensemble, de promouvoir des textes et d'instaurer, théoriquement, des mesures qui n'ont pas (encore) vu le jour, comme, à simple titre d'illustration, cette promesse d'assiettes foncières destinées aux centres de formation aucunement cédées aux pensionnaires des deux divisions professionnelles. Au même titre que le MJS, les administrations locales n'ont, en parallèle, pas tenu leur rôle, refusant de s'immiscer dans ce qui prend des airs d'immense bataille juridico-financière. Continuant, dans la plupart, de percevoir des subventions étatiques émanant des APC, des APW et des DJS sans pour autant obtenir l'aide nécessaire, logistiquement et réglementairement parlant, à même de remplir les conditions exigées par le cahier des charges émis par la FAF sous l'égide de la FIFA, les clubs prolongent, de fait, leur navigation à vue, s'endettant au fur et à mesure que le temps passe et que l'horizon se bouche au péril de leur existence. D'où l'émergence de certaines idées qui n'ont rien d'ingénieuses ou de révolutionnaires, mais qui commencent à faire du chemin, comme cette proposition d'Abdelkrim Yahla, le président du Widad de Tlemcen et accessoirement président du Forum des clubs professionnels, de dissoudre les SSPA et de terminer la saison avec les CSA ! Une proposition aussi hallucinante qu'impossible ' réglementairement ' à appliquer mais qui renseigne on ne peut mieux sur le degré d'infécondité de ce professionnalisme voulu et imposé en dépit de l'infertilité criante de la mentalité algérienne.
R. B.
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