Algérie

Profession : télétravailleur



Profession : télétravailleur
Vécu - Sami, un jeune ingénieur vivant dans la périphérie d'Alger, prestataire de services pour une entreprise de secrétariat implantée en Suisse, a bien voulu nous accorder un entretien.
InfoSoir : Quelles sont les prestations que vous proposez à cette entreprise '
Sami : Je suis diplômé en informatique, mais la qualité première qui est exigée par cette entreprise est la maîtrise des langues française et arabe. J'effectue donc pour elle des traductions de livres du français vers l'arabe ou encore de l'arabe vers le français. En outre, je réalise aussi des travaux de transcription de conférences, colloques, ou autres procès-verbaux d'huissiers...
Comment s'effectue ce travail de transcription '
Sami : On m'envoie via ma boîte mail un fichier audio que j'écoute et que je retranscris tout simplement.
Combien et comment êtes-vous rémunérés, vu que l'entreprise est en Europe '
Sami : (Il sourit). Le salaire dépend pour l'essentiel de la productivité, je peux dans les bons mois atteindre jusqu'à 70 000 DA, qui me sont remis par un parent du patron de l'entreprise suisse qui est d'origine algérienne. Comme vous voyez, c'est très archaïque, et surtout pas très légal, mais à défaut d'une réglementation claire qui permette l'exploitation de ce type d'activité, c'est la seule manière qu'on a pu trouver.
Êtes-vous nombreux en Algérie à exercer ce type d'activité '
Sami : Je peux juste vous dire qu'au niveau d'Alger, il doit y avoir une cinquantaine d'opérateurs qui ont un télétravail et exécutent des tâches qui dépendent directement du management d'entreprises étrangères.
Avez-vous cherché à exercer cette activité dans la légalité '
Sami : Bien sûr. D'autant que je ne peux ni cotiser à la sécurité sociale, ni prétendre un jour à une retraite. Je me suis même adressé aux services fiscaux de ma commune pour leur expliquer mon activité, mais ils ne m'ont rien proposé d'autre que d'aller louer un local (240 000 à 360 000 DA par an) et de m'inscrire au registre du commerce. Or, je n'ai ni les moyens ni la prétention de pouvoir créer des postes d'emplois. Je cherche juste une solution pour ma petite personne et à éviter de dépendre financièrement, à mon âge, de la maigre retraite de mon père.
Quel statut pourrait être à même de répondre à vos besoins '
Sami : L'idéal serait que les pouvoirs publics envisagent d'instaurer un système qui pourrait ressembler au statut de l'auto-entrepreneur (comme cela se fait dans certains pays européens, notamment en France), avec une fiscalité adaptée et un statut particulier. À défaut, j'ai essayé de faire valoir le fait qu'exportant un savoir-faire algérien vers des pays occidentaux, je puisse bénéficier du statut d'exportateur (beaucoup plus avantageux fiscalement), mais ma proposition est restée lettre morte vu qu'au niveau de la Nomenclature des activités économiques algériennes (NAE), l'activité n'existe pas.
Un dernier mot '
Sami : Je souhaite sincèrement, qu'en cette ère de percée foudroyante des nouvelles technologies de l'information et de la communication qui va certainement propulser le télétravail dans les prochaines années, l'Algérie soit au rendez-vous et donne une chance à ses enfants de se mesurer à l'élite mondiale. D'autant qu'en termes de maîtrise de ce type de technologie, la renommée de l'Algérien n'est absolument plus à démontrer...


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