Le problème des fûts toxiques entreposés depuis plus de quatre ans au niveau des ex-locaux d'Asmidal situés à Haï Dhaya (ex-Petit Lac) n'a toujours pas été résolu. C'est dans ce contexte que les habitants du quartier, par le biais de leur mouvement associatif, tentent pour la énième fois d'attirer l'attention des responsables locaux sur le danger qui guette les habitants mitoyens à ce site. Selon le président de l'association «Chougrani», M. Boualem Chougrani, qui s'est déplacé au siège de notre rédaction en compagnie d'habitants du quartier, cinq conteneurs contenant plus de 100 fûts de produits chimiques, notamment des pesticides et autres produits phytosanitaires périmés, sont stockés depuis plus de quatre années dans des conditions très déplorables au niveau de ces locaux, situés en plein coeur du quartier. Ce dernier signale que les fûts corrodés laissent échapper des coulées de pesticides.
Notre interlocuteur indique que les habitants et leurs représentants n'ont cessé, depuis 2004, date du transfert de ces produits vers Asmidal, de lancer des appels en direction des services concernés, mais jusqu'à présent rien n'a été fait. «Comme chaque année, avec l'arrivée des grandes chaleurs, les craintes des citoyens se sont accentuées, car c'est la période où le quartier plonge dans un climat irrespirable fait d'odeurs nauséabondes et suffocantes», affirme le président de l'association. Selon M. Chougrani, qui suit ce dossier depuis le début, les fûts ont été touchés par la corrosion et les produis chimiques s'infiltrent directement dans le sol. «Outre le problème des odeurs, il y a un risque de contamination de la nappe phréatique», indique le président de l'association, qui souligne en passant que ces produits peuvent aussi endommager les canalisations d'eau potable. «Dans le quartier de nombreux habitants utilisent l'eau des puits pour les besoins domestiques et même dans certains cas pour la consommation. Tant qu'il n'y a pas eu de prélèvement et d'analyse d'échantillons d'eau par les services concernés, nos craintes persisteront», affirme un habitant mitoyen au site d'entreposage.
Selon le président de l'association Chougrani, les habitants du quartier gardent toujours en mémoire la catastrophe évitée de justesse à Haï El Emir Abdelkader (ex-St-Rémy), à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, où étaient initialement stockés ces produits. Des prélèvements effectués à l'époque avaient révélé que la nappe phréatique a été contaminée. D'ailleurs, c'est à partir de ce constat et suite aux pressions des autorités et des citoyens de cette localité et de la commune de Sidi Chami qu'il a été décidé de transférer ces produis nocifs vers Oran et plus précisément vers un site qui offre les conditions adéquates de stockage. A St-Rémy, les fûts étaient déjà stockés depuis plusieurs années au niveau des locaux de l'Office national d'approvisionnement en produits agricoles (ONAPSA) dans des conditions catastrophiques, sans aucune mesure de sécurité, à quelques mètres des habitations. Sous l'effet des composants chimiques, une grande partie des fûts a été endommagée et une quantité importante des pesticides périmés s'est déversée sur le sol infiltrant la nappe phréatique. Depuis le transfert de ces produits, le président de l'association Chougrani affirme que le nombre d'asthmatiques ne cesse d'augmenter au niveau du quartier. «Nous tenons une pharmacie au niveau de notre association et je peux vous affirmer que le nombre d'asthmatiques n'a cessé d'augmenter depuis la date du stockage de ces produits», indique le même responsable.
L'ex-directeur de l'environnement auquel l'association avait transmis un dossier complet sur la situation, avait indiqué que la direction avait hérité d'un passif environnemental et que le problème du stockage des produits chimiques nocifs était un problème national. «L'ex-directeur nous avait annoncé qu'au niveau du ministère il a été décidé d'un programme national pour la prise en charge du dossier des produits chimiques périmés stockés un peu partout à travers le territoire national et le problème de Haï Dhaya sera pris en charge dans le cadre de ce programme», dit le président de l'association, qui précise en passant que la direction de l'environnement avait adressé un dossier complet sur la situation au ministre de l'Environnement. «Depuis ce jour, soit presque deux années, nous attendons toujours le transfert ou le recyclage de ces produits», conclut le président de l'association.
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Posté Le : 29/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com