Algérie

Produits pyrotechniques


Saisie record de 15 containers au port d?alger Le Mawlid ennabaoui est-il désamorcé ? Un grand coup de filet a eu lieu durant cette semaine au port d?Alger, avec l?interception par les services des douanes de 15 containers (40 pieds), bourrés de produits pyrotechniques, et 2 autres contenant 36 moteurs usagés de véhicules utilitaires et 1 tracteur agricole démonté usagé. Selon le directeur général de l?institution, Sid Ali Lebib, qui s?est déplacé hier à l?enceinte portuaire avec de nombreux journalistes, « il s?agit d?une des plus importantes opérations de saisie de pétards jamais réalisées par nos services au port d?Alger ». Après le délai d?entreposage prévu par la loi, les douaniers ont procédé hier et en début de semaine à l?ouverture des containers importés de Dubaï, pour les pétards, et de Marseille pour les moteurs et le tracteur usagés, d?une valeur marchande estimée à plus de 2 milliards de dinars. La première opération a eu lieu il y a une semaine, lorsque les douaniers ont découvert que les 36 moteurs de véhicules légers, déclarés comme étant neufs, étaient usagés. La même journée, les douaniers ont procédé à la saisie d?un tracteur démonté, bien dissimulé dans un container et déclaré comme étant de l?huile de moteur. En début de cette semaine, les mêmes agents ont, sur la base de renseignements mais aussi grâce au scanner, saisi deux containers de produits pyrotechniques, déclarés par leur propriétaire comme étant des pochettes de protection pour des CD. Les douaniers ont ouvert 3 containers bourrés de pétards de toutes les dimensions, déclarés robes pour femmes. Trois autres, déclarés aussi brosses à dents, contenaient également des pétards. Hier, les services des douanes ont découvert sept autres containers de pétards, alors qu?ils étaient censés contenir des produits informatiques. En tout, les douaniers ont saisi 15 containers de produits pyrotechniques et 2 autres contenant 36 moteurs de véhicules et un tracteur usagés.Lors de son intervention, M. Lebib n?a pas écarté une « éventuelle complicité » avec les agents de l?administration parce que « généralement, ce genre de courants de fraude ne sont pas le fait d?une seule personne, mais de tout un réseau... ». Il a indiqué à ce sujet que 169 douaniers entre simples agents et cadres de l?administration ont été traduits devant la justice pour des actes liés à la fraude et à la corruption. « L?assainissement opéré au sein du corps des douanes a largement contribué à ces résultats. La lutte contre la contrebande continue et la douane est déterminée à mener une opération d?assainissement tous azimuts. » Il s?est félicité des prises « importantes » au port d?Alger auxquelles s?ajoutent celles de la semaine écoulée, à savoir la saisie de quatre camions démontés et camouflés dans des conteneurs, représentant une valeur de 40 millions de dinars, et de 5 kg d?or à l?aéroport d?Alger. Selon M. Lebib, ce travail est le fruit « du redéploiement des moyens humains et matériels des douanes, du scanner, de l?échange d?informations avec les douanes étrangères et de la motivation des douaniers ». A propos des passe-droits dont bénéficient certains gros bonnets de l?importation, le patron des douanes a déclaré : « Il n?y a pas de grosses têtes à la douane. Il existe un service de lutte contre la fraude, qui a pour mission d?assainir les rangs... » Pour sa part, le directeur régional d?Alger-Ouest, M. Bettahar, a expliqué que l?opération de saisie au port d?Alger a été le résultat d?un travail de renseignement : « Ces pétards destinés à la fête du Mawlid vont être remis à la commission de wilaya chargée de leur destruction et dans laquelle sont représentés tous les services de sécurité. » Interrogé sur l?absence de parc à feu au port d?Alger, servant à l?accueil des produits dangereux, M. Bettahar a déclaré : « Il est vrai que l?inexistence d?un tel parc pose des problèmes de sécurité dans la mesure où si, par exemple, un feu se déclarait dans les containers à pétards, l?intervention serait très difficile. » Problèmes de sécurité M. Lebib a, par ailleurs, a affirmé que le port sec de Rouiba a été ouvert pour répondre à cette défaillance, mais le transfert de tous les containers vers ces lieux pose des problèmes de sécurité aussi. « Nous n?agissons pas seuls sur le terrain, les autres services de sécurité ont également leur mot à dire... », a-t-il noté. A propos des 5000 containers litigieux (chiffre avancé par le syndicat du port d?Alger) qui encombrent l?enceinte portuaire depuis des années, M. Lebib a répondu : « Le nombre est un peu moins important que celui avancé, mais sachez que, des fois, l?entreprise portuaire veut récupérer son argent avant le Trésor public. C?est une société commerciale, il est normal qu?elle agisse avec le souci de récupérer son dû. Il y a aussi des containers objet de litige judiciaire, ce qui nous oblige à attendre les décisions de justice... » Interrogé sur les retombées de l?accord d?association avec l?Union européenne, M. Lebib a estimé qu?il « réduira à coup sûr » le problème des fausses déclarations et de certains courants de fraude. « Cet accord nous permettra de renforcer la coopération et surtout l?échange d?informations électroniques. Nous pourrions alors avoir des données informatisées sur toute la marchandise destinée à l?Algérie. Il sera difficile pour les importateurs de frauder sur le poids, l?espèce ou la valeur... » Au sujet de la contrefaçon, spécialité de la Chine et des pays du Sud-Est asiatique, le directeur général des douanes a expliqué que ce phénomène n?est pas le propre de l?Algérie, mais surtout des pays industrialisés comme la France et les USA. « J?ai eu à assister à des réunions où ces pays sont à chaque fois pris à partie, ce qui ne les a pas fait reculer. C?est le seul moyen pour eux de faire face au chômage. » Revenant sur la saisie des produits pyrotechniques, M. Bettahar a noté que le scanner dans ce genre de situations ne peut pas révéler la composante exacte des produits cachés dans les containers. « C?est avec l?expérience, le sens de l?observation et l??il vigilant du douanier, si bien sûr il veut bien voir, que la véritable nature du produit est détectée et donc la fraude est décelée », a-t-il dit.
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