Algérie

Produits du terroir algérien Comment «réapprendre» l'exportation


Produits du terroir algérien Comment «réapprendre» l'exportation
Publié le 05.12.2023 dans le Quotidien l’Expression

Le produit du terroir est un gisement à exploiter dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cependant, la mise en marche de cette dynamique nécessite un nombre de préalables. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics via les investissements financiers consentis, ont donné un véritable coup de pouce aux différentes filières relatives, notamment à l’agriculture de montagne et l’artisanat. Sur le plan technique, les services de l’agriculture, de l’artisanat et les divers organismes concernés sont sur le terrain aux côtés des agriculteurs et des artisans en matière de conseils et de vulgarisation. Mais, cela suffit-il ?
En fait, ces filières dont, notamment l’oléiculture, l’apiculture, l’aviculture, l’arboriculture, ainsi que les métiers de l’artisanat sont dépendants d’autres créneaux pour se développer.
Les produits du terroir et les produits artisanaux nécessitent, selon beaucoup d’experts, des conditions propices pour l’émergence d’un marché national spécial, avant d’entamer le chemin vers la perspective de l’exportation. Les quelques cas d’exportation sont bons pour l’image du produit national, mais ils ne suffisent pas à imposer le label Algérie sur les circuits commerciaux à l’international. Cet objectif appelle, en amont, la labellisation de ces produits et donc l’existence de laboratoires de certification.
En aval, le travail, recommandent les experts, nécessite la préparation d’un terrain propice, via l’adaptation des instruments juridiques régissant ces créneaux, la modernisation de l’exploitation de ce gisement et, enfin, la création d’un marché national du produit du terroir et du produit de l’artisanat. Le travail nécessite également une exploration des conditions sociologiques prévalant dans certaines filières. Le morcellement des terres agricoles, comme le signale d’ailleurs Akli Moussouni, expert agronome, fait que l’exploitation des parcelles n’est pas très rentable. D’où le manque d’intérêt des populations pour l’activité agricole au niveau local.
À présent, la wilaya de Tizi Ouzou connaît une véritable dynamique de développement de ces filières. Mais, pour aller à l’international, il faut créer des chaînes de valeur à même d’imposer une professionnalisation accrue de ces filières en vue de les placer sur les rayons des grands labels internationaux. Moussouni, recommande d’ailleurs, comme nous allons le voir dans l’entretien qu’il nous a accordé, de mettre en place des groupes de dizaines d’agriculteurs et aligner la technique et le savoir-faire en marketing. Cette modernisation appelle également que les politiques futures des pouvoirs publics reposent sur la maîtrise de la technicité en s’alignant sur les dernières technologies en vigueur dans les pays développés.
Enfin, l’implication des experts avec toutes leurs recommandations, même si parfois elles s’entremêlent, est une nécessité absolue. Cette richesse en connaissances jointe à la présence des techniciens des services concernés est à même de permettre le déclic qui enclenchera à coup sûr, une grande dynamique de développement des filières agricoles et artisanales.
Kamel BOUDJADI

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