Algérie

Produits dérivés du palmier dattier à Biskra: Un salon pour tous les goûts



Produits dérivés du palmier dattier à Biskra:  Un salon pour tous les goûts




Les nombreux visiteurs ont découvert une formidable gamme de produits de large consommation dérivés du palmier dattier qui n’offre manifestement pas que des dattes.

Depuis le début du mois, la Maison de l’artisanat abrite la 3e édition du salon des produits dérivés du palmier dattier.

Cette année, la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) de Biskra a mis les bouchées doubles pour que cette manifestation annuelle soit une véritable vitrine de la production artisanale essentiellement issue de cette plante emblématique des régions du Sud.

Aux côtés d’organismes et d’institutions étatiques impliqués dans le secteur de la production des dattes et des produits artisanaux issus du palmier dattier, elle a convié 60 exposants venus de 17 wilayas à achalander leurs stands «afin de mettre en avant leur savoir-faire, faire connaître et écouler leurs produits et établir des contacts avec leurs pairs et avec des investisseurs intéressés par le créneau», selon les mots de Youcef Si Laâbdi, directeur de la CAM de Biskra.

Outre cela, notre interlocuteur a expliqué que le secteur de l’artisanat, après avoir connu une période de disette et d’abandon, reprend graduellement sa place dans le secteur économique et professionnel du fait des mesures initiées par l’Etat telles que les systèmes de production localisée (SPL) et l’implication des banques appelées à soutenir les artisans «ayant besoin uniquement de fonds de roulement car la matière première et leur savoir-faire sont disponibles», selon lui.

Cette année, le salon des produits dérivés du palmier dattier a été enrichi par la participation d’artisans, de chefs d’entreprises et de sociétés des régions septentrionales du pays. Ainsi, les nombreux visiteurs ont découvert une formidable gamme de produits de large consommation dérivés du palmier dattier qui n’offre manifestement pas que des dattes.

Les vanniers, les artistes-peintres, les décorateurs, les sculpteurs, les chimistes et les biologistes prouvent, à travers leur travail, que le palmier dattier est un végétal miraculeux aux multiples facettes.

Outre des dattes de différentes variétés consommables en l’état, on extrait de celles-ci et du palmier dattier, des carburants, de l’alcool chirurgical, du vinaigre, de la farine, du miel, des huiles comestibles ou dermiques, du café, des jus, des pommades, du khôl, des laxatifs, du chocolat, du sucre, de la confiture, des shampoings, des aliments pour le bétail et bien d’autres produits et denrées.

Considérés comme des déchets que l’on jetait ou au mieux que l’on donnait aux chèvres en guise de complément alimentaire, les seuls noyaux de dattes sont la matière première d’une myriade de produits.

«El Mouhit», société de transformation et de conditionnement de produits organiques, basée à Constantine, a connu un véritable succès, lors de ce salon, en présentant 4 produits élaborés à partir de noyaux de dattes: du savon, une huile capillaire, une pommade dermique et du café.

Cette Sarl dirigée par Ammar Khennaoui, employant 11 personnes, ne compte pas s’arrêter là. Elle poursuit ses études, ses analyses et ses expériences pour développer les processus de fabrication d’une vingtaine d’autres produits essentiellement à base de noyaux de dattes.

«Nous exploitons les noyaux de dattes depuis plus de 4 ans car c’est une matière première nationale ayant des valeurs nutritionnelles et des propriétés thérapeutiques élevées. Les noyaux de dattes peuvent être utilisés dans le secteur agroalimentaire, dans celui des cosmétiques, de la droguerie, de la pharmacie et dans celui de l’alimentation du bétail. Selon nos estimations, nous avons besoin de 20 à 30.000 tonnes de noyaux de dattes par an», confiera-t-il.

A noter que cette Sarl ambitionne de fonder une école dédiée aux techniques de transformation des noyaux de dattes et d’investir les marchés étrangers avec ses nouveaux produits. Cependant un écueil menace ce genre de société qui développe des produits issus du palmier dattier.

En effet, a-t-on le droit de nommer «café, chocolat ou miel» ces produits-là, sachant que l’un est issu du cafetier, l’autre doit contenir quelque 70% de cacao et qu’enfin le miel est mondialement connu comme étant le fruit du labeur des abeilles?

Mais ceci est une autre question évoquée par plusieurs visiteurs de ce salon qui se clôture, aujourd’hui, et qui aura judicieusement réussi à mettre les artisans nationaux au-devant de la scène.

En attendant, si vous mangez une poignée de dattes, n’oubliez pas que leurs noyaux sont des pépites d’or à ne pas jeter.

Hafedh Moussaoui



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