Algérie

PRODUITS CHIMIQUES DANGEREUX



Profil national pour une meilleure gestion A l?initiative de l?institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar), l?Algérie se prépare à lancer une opération d?évaluation de ses capacités de gestion des produits chimiques. C?est dans ce contexte et celui relatif à la gestion de ces déchets que se réuniront, dans les prochains jours au ministère de l?Environnement et de l?Aménagement du territoire, les représentants des différentes institutions concernées par cet aspect ainsi que ceux de l?Association nationale pour la protection de l?environnement et la lutte contre la pollution (Anpep). Cette rencontre s?inscrit également dans une tentative d?approche prospective du niveau d?avancement des travaux de préparation du profil national. Les bases de ce profil sont définies par un document d?orientation. Ce dernier est élaboré par Unitar pour assister les pays dans la préparation des profils nationaux sur leurs capacités de gestion des produits chimiques. Bon nombre d?institutions onusiennes et internationales se sont impliquées dans cette démarche. Outre l?Unitar, sont également partie prenante de ce document d?orientation le programme interorganisations pour la gestion rationnelle des produits chimiques (IOMC), le Bureau international du travail (BIT), l?Organisation des Nations unies pour l?alimentation et l?agriculture (FAO), l?Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), l?Organisation mondiale de la santé (OMS), l?Onudi et le Programme des Nations unies pour l?environnement (PNUE) et en étroite liaison avec le secrétariat du Forum intergouvernemental sur la sécurité des produits chimiques (FISC). L?implication directe de ces institutions est interprétée, par bon nombre d?observateurs proches des questions environnementales, comme étant le début de la grande offensive déclenchée pour sauvegarder l?environnement à l?échelle planétaire. La démarche algérienne de réaliser le profil national fait suite aux conclusions de la rencontre du 28 septembre 2004 qui a regroupé responsables algériens et experts onusiens. Une de ses conclusions a été aussitôt mise en application. Elle porte sur l?organisation de campagnes de sensibilisation et de collecte d?informations au niveau de tous les ministères et des administrations du pays. L?importance de ce profil national est mise en relief par les nombreux problèmes sur l?environnement et la santé résultant des produits chimiques industriels et de consommation à différents niveaux de vie allant de la production/importation à l?élimination. D?autres aspects seront abordés dans ce profil, à l?image de ceux soulignés par M. Halimi, le président de l?Anpep, quand il précise : « Les différentes études du PNUE font ressortir un mauvais stockage et utilisation de pesticides dans le secteur agricole. Le secteur de l?industrie est concerné par les produits chimiques industriels et de consommation. Ces produits chimiques sont mis en cause dans des problèmes de santé des populations au fur et à mesure que les pays passent d?une société agricole à une société industrielle. » Ces aspects sont à l?origine de la réaction des organisations onusiennes. Une de ces réactions consiste à préconiser aux pays concernés, dont l?Algérie, à élaborer chacun en ce qui le concerne, un profil national pour renforcer leurs systèmes nationaux et évaluer leurs capacités ayant trait à l?aspect juridique, institutionnel, administratif et technique pour une meilleure gestion de ces produits chimiques. Le dernier inventaire de 2004 établi par le ministère algérien de l?Environnement a laissé apparaître le stockage de 2362 t de pesticides périmés, 197,3 t de DDT et plus de 3443 t d?huiles Askarel. Autre fait pris en compte par les organisations onusiennes dans leur approche du dossier algérien, la contamination par produits organiques persistants (POP?s) de 145 sites et de 22 autres par dioxines/furannes à travers le pays. Le même inventaire fait ressortir 45 % des 6699 équipements et matériels à huile de synthèse rebutés (facteurs de contamination au PCB) et la disparition dans la nature de 630 t de pesticides dangereux entre 1955 et 2003. Etabli et mis en application, le profil national devrait permettre un suivi et un contrôle plus rigoureux des produits chimiques. Il fixe les normes de production, importation, utilisation, stockage et élimination à respecter par toutes les parties concernées. « L?atteinte à l?environnement et à la santé des populations a atteint des niveaux alarmants. Depuis 1993, date de suppression officielle des importations des pesticides, c?est l?anarchie la plus totale. Avant cette date, pour les besoins de son agriculture, l?Algérie a importé plus de 377 000 t. La gestion et l?utilisation de ces quantités ont été effectuées en toute anarchie. Il est temps de réagir et nous devons saisir l?opportunité de l?apport technique et financier que peuvent nous offrir les organisations environnementales de l?ONU. Sur ce plan, il faut reconnaître que le ministère de l?environnement ne ménage aucun effort », considère le président de l?Anpep.


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