Algérie

Produits alimentaires : L'Algérie importe peu, mais plus cher



Produits alimentaires : L'Algérie importe peu, mais plus cher
Photo : Makine F. «Nous importons peu, mais nous payons plus cher», a déclaré le Dr Fouad Chehat, DG de l'Institut national de recherche agronomique (INRA) dans une intervention au Forum Algeria-Invest consacrée à la politique agricole et les filières industrielles. L'invité a expliqué cette situation par le fait que les objectifs ont été largement atteints en matière de production agricole, à  tel point que dans quelques années, «l'Algérie n'importera plus de semences pour les céréales et la pomme de terre».Le Dr Chehat a toutefois mis en garde contre le fait que tous les rapports des organismes internationaux telles la FAO, ou plus récemment la Banque mondiale sont d'accord pour dire que «les prix des produits alimentaires vont largement augmenter durant les 20 prochaines années». Pour lui, l'Algérie devra poursuivre encore ses efforts pour atténuer davantage sa dépendance alimentaire et assurer sa sécurité car «l'autosuffisance en la matière n'existe dans aucun pays au monde». La hausse des prix des produits agricoles sur le marché international est, dit-il, «une opportunité pour booster la production locale qui devient plus compétitive». Pour ce qui est de certains produits de base, malgré ces résultats, on continue, relève-t-il, à  assurer la plupart de nos besoins par l'importation. Et c'est le cas du pain où sur «10 baguettes consommées, sept sont couvertes par l'importation», car, explique-t-il, «nous consommons de la farine issue du blé tendre que nous ne produisons pas assez, contrairement au blé dur». Le responsable de l'INRA, qui a bien défendu les politiques de relance de l'agriculture et du renouveau rural, a estimé que l'Algérie a des potentialités appréciables et réalise «une croisse de 8% par an alors que la moyenne mondiale n'est que de 2%». Pour notre pays, le challenge reste, selon ce responsable, la production locale car, «quand bien même vous pouvez avoir des moyens pour payer, les produits alimentaires se feront moins disponibles sur le marché», prévient-il. Le Dr Chehat a, par ailleurs expliqué que la nouvelle loi sur les concessions agricoles permet aujourd'hui de mieux «sécuriser les exploitants» avec un cadre juridique stable et de pouvoir «lever des crédits et de faire appel à  des partenaires». Pour ce chercheur, l'Algérien «n'a jamais manqué de produits alimentaires de base et sa ration alimentaire a quasiment doublé de 1962 à  1998-2000». C'est ainsi qu'elle est passée de 1800 à  3400 calories par habitant alors que la moyenne admise par l'OMS et la FAO ne dépasse pas les 2400. Mieux encore, l'Algérien consomme plus, à  l'image de la pomme de terre qui passe de 42 kg par habitant en 1995, à  95 kg aujourd'hui. A ce rythme, on devrait atteindre les «110 kg dans quelques années», dira le conférencier. Le DG de l'INRA a appelé les industriels à  investir beaucoup dans la transformation pour soutenir et encourager les agriculteurs qui font du surplus comme dans la filière tomate et les produits oléagineux.


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