Algérie

Produits alimentaires: «80% des consommateurs négligent la date de péremption»



Au moins 80% des consommateurs ne lisent pas les notices sur les produits alimentaires, notamment la date de péremption, ignorant l?importance de ce geste.

C?est ce qu?a déclaré le docteur Belarbi Nawel, chef de service de la prévention auprès de la Direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH) de la wilaya d?Oran, lors d?une émission hebdomadaire sur la prévention diffusée par la radio locale El-Bahia, consacrée hier aux dangers des intoxications alimentaires dont l?origine est souvent liée à un manque de vigilance de la part du consommateur.

Appelant les citoyens à faire preuve de plus de vigilance et de respecter les conditions d?hygiène, notamment en lavant les fruits et légumes et en se lavant régulièrement les mains, la spécialiste a recommandé de ne pas acheter des produits périssables ou frais exposés au soleil ou mal conservés. «Exposer au soleil à longueur de journée notamment les produits périssables comme la limonade, les laitages et les viandes constitue un important vecteur de virus et de bactéries qui peuvent être à l?origine d?intoxications alimentaires», a-t-elle souligné.

Le risque des intoxications alimentaires augmente avec l?approche de la saison estivale.

Selon le docteur Belarbi, les intoxications alimentaires collectives ne sont pas très fréquentes à Oran, contrairement aux intoxications alimentaires individuelles, ce qui nécessite plus de vigilance. Citant quelques exemples, l?intervenante a mis en garde contre la consommation des conserves et des yaourts lorsque l?emballage est «gonflé». «Les conserves périmées peuvent provoquer le botulisme qui peut entraîner le décès», a-t-elle précisé.

La rupture de la chaîne de froid est aussi à l?origine des intoxications. Les intoxications se déclarent également lorsque les aliments sont préparés dans des récipients sales ou par des individus ayant des furoncles ou des panaris à la main. En effet, les intoxications alimentaires collectives sont en hausse constante, chaque année, avec 4.000 à 5.000 cas déclarés.

Le nombre de cas de toxi-infections alimentaires collectives pour l?année 2008 se chiffre à 3.267, a indiqué récemment le docteur Mohamed Ouahdi, directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé. «Ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain, dans la mesure où il y a des cas non déclarés», a-t-il ajouté.

L?atténuation de ce phénomène, qui connaît une recrudescence durant la période estivale, passe par la prévention, selon Dr Ouahdi, qui estime que les intoxications alimentaires collectives se produisent le plus souvent à l?occasion des fêtes en raison de l?utilisation de produits avariés ou infectés, mais aussi en raison du manque d?hygiène. Dans le souci de contenir le phénomène des intoxications alimentaires qui ont fait 12 morts l?année dernière, dont 9 cas dus à la consommation de champignons vénéneux, le ministère du Commerce à tracé un programme national visant la réhabilitation et la création de marchés à travers le pays en vue d?endiguer la vente des produits alimentaires à même la rue. Le ministère a également décidé de conforter les directions de wilaya par de nouvelles antennes, outre la réalisation d?un laboratoire national d?essais et d?une école de formation d?agents commerciaux.

Par ailleurs, une rencontre régionale sur les préventions des risques alimentaires collectifs et la sensibilisation des consommateurs est prévue demain à Sidi Bel-Abbès. Lors de cette rencontre qui regroupera les responsables des directions du commerce de la région Ouest, des opérateurs spécialisés dans la transformation des produits carnés, du lait et de ses dérivés, des fabricants de boisson, ainsi que des animateurs d?une vingtaine d?associations de protection du consommateur, l?accent sera mis sur la loi du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression de la fraude qui définit les principes fondamentaux de la protection du consommateur et prévoit des mesures dissuasives.


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