L'UGTA appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes «dans la
perspective de la mise en Å“uvre du démantèlement tarifaire prévu par les accords
d'association et la future adhésion de l'Algérie à l'OMC».
Elle lui suggère d'actualiser l'instruction n°1 du 7 janvier 1997 portant
sur «la promotion de la production nationale.» Elle demande ainsi à Ahmed Ouyahia qui en a été le signataire, d'exiger des
institutions de l'Etat et des entreprises nationales, toutes catégories et
toutes activités confondues de consommer production nationale. La Centrale syndicale lui
recommande en outre «à court terme» que les productions des céréales, du lait, du
rond à béton, des médicaments de base «considérés comme productions ne
nécessitant pas une maîtrise technologique importante et dont la consommation
s'avère quasi inélastique, devraient faire l'objet d'une promotion rapide.»
Ceci engendrera, selon elle, une réduction de la facture des importations de
l'ordre de 12 milliards de dollars soit 10% du PIB et un équivalent de 300 000
emplois permanents. Le démantèlement tarifaire prévu par l'Accord d'association,
doit selon elle, être progressif et lié et conditionné par un transfert
technologique réel et un accès aux marchés internationaux. Elle réclame en
parallèle «une évaluation régulière, notamment pour la production des
industries automobiles du transport, de la pétrochimie, de l'industrie
pharmaceutique, représentant environ plus de 10 millions de dollars. La
réduction «de moitié»de ces importations permettrait, selon les estimes des
experts de l'UGTA, de créer plus de 80 000 emplois
permanents entraînant d'environ 1 point de croissance du PIB.» Comptant à partir
de septembre 2005, date de l'entrée en vigueur de l'Accord d'association, elle
estime que «le temps presse, il reste quatre ou cinq ans pour réagir
positivement et préparer le démantèlement tarifaire pour les produits de large
consommation.» A défaut, ce dernier «va avoir des effets très négatifs sur les
industries qui ne sont pas préparées avec des pertes de parts de marché et
d'emplois.» Pis, ce démantèlement va, dit-elle, priver l'Etat de rentrées
d'argent «estimées par différentes sources à 65 milliards de dinars par an.»
L'UGTA rappelle d'ailleurs les premiers résultats négatifs engendrés par les
effets du démantèlement tarifaire. Elle note ainsi que les échanges commerciaux
entre l'Algérie et l'Union européenne ont diminué de près de 10%. «La structure
du commerce extérieur algérien ne cesse de changer au profit des pays
asiatiques et au détriment de l'Europe,» est-il souligné. L'Algérie importait 66%
de ses besoins d'Europe, aujourd'hui, dit-elle, ce taux avoisine 54% malgré la
baisse des tarifs douaniers.»
Elle relève à l'attention du
gouvernement que «les requêtes émanant de l'OMC
susceptibles de nuire à une branche de l'industrie ou de l'agriculture doivent
être négociées en fonction des intérêts du pays.» Elle met en garde «l'Etat (qui)
doit à tout prix résister à certaines pressions émanant de plusieurs pays
membres ou groupes de pays influents au sein de l'organisation, l'UE et les
Etats-Unis en tête.» Elle pointe du doigt notamment le groupe de Cairns que
préside l'Autriche qui voudrait, dit-elle, arriver à un démantèlement des
mesures protectionnistes prises par l'Algérie pour son secteur agricole ainsi
que le volet énergétique.»
L'UGTA prévient qu'une accession
de l'Algérie à l'OMC dans les conditions actuelles
signifie à coup sûr la mise à mort de la production nationale et une perte
certaine de centaines de milliers d'emplois.»
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Posté Le : 24/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com