À quand le coup de pouce ?
Malgré ses 41 700 vaches et une capacité de production de 150 millions de litres/an, la wilaya de Souk Ahras n?arrive pas encore à occuper la place qui lui est due en matière de production laitière. Dans son allocution lors d?une rencontre des producteurs de lait avec l?exécutif de la wilaya organisée récemment, le directeur de la Chambre d?agriculture a déclaré : " La région dispose d?étables et de bassins laitiers capables de développer la filière pour peu que d?autres partenaires, les banques entre autres, s?en mêlent et fassent preuve de flexibilité dans le traitement des dossiers. Les producteurs continuent à supporter seuls les charges ". Côté banques, l?" absence des garanties " chez ces mêmes producteurs continue à être évoqués comme raison principale des rejets des demandes de crédits pour les postulants dont les étables se trouvent sur des terrains agricoles Arch ou hérités dans l?indivision, donc, sans actes de propriété. Ce point a été longuement commenté par le PDG de la BADR dépêché le mois de mars par le gouvernement et le ministère de tutelle pour engager un débat avec les producteurs et autres partenaires immédiats. " Nous tacherons de rendre moins contraignantes les démarches qui accompagnent l?octroi des crédits par le recours au fonds de garantie et la reconnaissance de la qualité de producteur sur déclaration des notables des tribus ou des groupes propriétaires des terres Arch. Des crédits seront également débloqués au profit des éleveurs par le biais des formules CNAC et ANSEJ ", a-t-il déclaré par la même occasion. Les difficultés rencontrées dans l?octroi des crédits ne sont pas l?unique contrainte soulevée par les producteurs que nous avons pu questionner. L?éloignement des mechtas des routes communales et la désorganisation constatée dans la collecte du lait exacerbent surtout les petits éleveurs obligés parfois de parcourir des kilomètres de chemins sinueux pour atteindre les points de regroupement au niveau des axes routiers pour livrer leur produit aux transporteurs. Ces derniers deviennent eux-mêmes détenteurs de monopole dans quelques régions où la production laitière fait défaut. Un producteur de Ouled Driss nous a déclaré ceci : " Le problème de transport du lait se pose avec acuité surtout pendant l?été. Des quantités importantes de notre lait se désaltèrent pendant les périodes de grande chaleur à cause du manque de moyen de locomotion car seuls les grands producteurs ont leurs propres véhicules ". Le projet d?une route reliant le chef-lieu de la commune de Mechroha, zone de production par excellence, à ses mechtas les plus importantes et les opérations de désenclavement des régions Est et Sud de la wilaya sont susceptibles d?atténuer un tant soit peu de ce problème qui n?est pas des moindres. Le coût élevé des aliments de bétail est l?autre pierre d?achoppement pour un élevage conforme aux normes universelles. L?on nous dit : " Une vache élevée dans des conditions moyenne coûte 20 à 30 millions/centimes/an. Amortir ses charges nécessitent trois années de production ininterrompue de lait ". De même pour les vaccins et le suivi vétérinaire que plusieurs producteurs contournent pour provoquer un autre problème celui de la santé publique. Le directeur du commerce a estimé à 50 millions de litres la production annuelle, dont 50% qui échappe à tout contrôle sanitaire. Capable d?atteindre une production de 300 millions de litre/an, la wilaya de Souk Ahras se cherche une réorganisation du circuit de production et celui de la commercialisation où les moyens matériels sont la première condition pour l?essor de la filière. Sont interpellés, au même titre que la BADR, les investisseurs locaux souvent engagés dans des créneaux moins porteurs. Avec seulement une unité de production de lait en sachet et l?absence des produits dérivés transformés localement, Souk Ahras risque d?être comparée dans ce domaine à un cordonnier mal chaussé.
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Posté Le : 30/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Djafri
Source : www.elwatan.com