Algérie

Production, exportation: L'industrie cosmétique en plein essor


Les restrictions à l'importation des produits finis imposées ces dernières années par les pouvoirs publics, à leur tête le ministère du Commerce et la promotion des exportations, ont poussé certains opérateurs économiques à changer de statut. Si certains ont disparu de la scène, d'autres sont passés du statut d'importateur à celui de producteur. Certains d'entre eux se sont même lancés dans de petites opérations d'exportation.Les producteurs nationaux rencontrés au salon international des cosmétiques "Cosmetica Algeria 2023", pour sa première édition, organisé au Palais des expositions et qui a pris fin hier, ont pour la majorité affirmé qu'ils faisaient exclusivement dans l'importation des produits finis à 100 %. Aujourd'hui, nous dit Bouziane Lotfi, chargé des relations extérieurs (administrations, douanes) à l'entreprise algérienne ‘NATUREL EURL' connue par les marques ‘The Best et Dermomed' «les choses ont beaucoup changé avec la nouvelle politique adoptée par l'Algérie, qui vise la promotion des produits algériens». Son entreprise a commencé en 2012 à importer les produits cosmétiques finis, mais « en 2017, on a vu que la politique algérienne a commencé à connaître des changements en s'orientant vers la promotion de la production nationale, on s'est reconvertis dans la production». Et d'affirmer qu'au début «on importait tout, les bouteilles, les bouchons, les étiquettes et même du carton, on faisait à vrai dire de l'assemblage, mais aujourd'hui on importe seulement qu'une partie de la matière première, on sous traite avec des entreprises algériennes spécialisés dans l'emballage et l'étiquetage».
M. Bouziane affirme que les produits importés soumis au droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), pour les produits importés et destinés à la revente en l'état, obligeant les importateurs à payer une taxe dont le taux a été fixé entre 30 et 200%, ont poussé des importateurs à changer de statut. « Avant on importait un conteneur de dentifrice (produit fini) à 200 000 euros. Aujourd'hui, on fabrique nous-mêmes le dentifrice, on se contente d'importer que la matière première à 15.000 ou 20.000 euros seulement. Aujourd'hui, le dentifrice est cédé à 120 DA chez le fabricant. Tout le monde est gagnant, le consommateur, le producteur et l'Etat », ajoute notre interlocuteur. D'ailleurs, dit-il, « on comptait six travailleurs à l'ère de l'importation, aujourd'hui, on emploie une centaine de travailleurs, notamment des ingénieurs et des universitaires qui s'occupent des formules dont on ne connaissait pas à l'époque leur composantes».
Mohamed Gamari, gestionnaire à l'entreprise familiale « Labo-Nedjma » affirme, pour sa part, que l'entreprise a commencé la production en 2000, mais, dit-il, ces principaux gestionnaires ont 40 ans d'expérience dans le domaine du cosmétique. « Aujourd'hui, le groupe a une unité de produits cosmétiques à Douera et une unité de fabrication de bouteilles et transformation de plastique à Oued Souf», indique notre interlocuteur. Le groupe produit localement avec 50 % de taux d'intégration et exporte également. «On a exporté deux conteneurs de produits cosmétiques au Congo, deux autres en Libye et 10 autres en Tunisie durant cette année», assure M.Gamari, en précisant que leur groupe compte promouvoir davantage les exportations.
Le ministre du commerce et de la promotion des exportations, Kamel Rezig, avait affirmé lors de l'inauguration du salon que «84 entreprises activant dans la filière ont exporté en 2022, vers 37 pays, divers produits, entre matière première et produits finis, pour une valeur totale de 2 millions de dollars».
Le gérant de la société algérienne de fabrication de lingettes humides «Perous», Mohamed ksouri , affirme que son entreprise avance à petits pas dans le domaine de la production depuis quelques années. Et de préciser que «les restrictions relatives à l'importation des produits finis ont donné au producteur local l'occasion de créer sa propre marque et de réussir dans le secteur».
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