Algérie

Production de méta-amphétamines : l'Afrique s'y met aussi !



La drogue fait toujours autant de ravage chez les jeunes et l’utilisation des drogues dites «de synthèse», telles que la méta-amphétamine a atteint un pic inquiétant. Ce sont là les quatre principaux enseignements, que l’on peut tirer du rapport annuel de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), sur les drogues rendu public jeudi.  Au chapitre des victimes, l’ONUDC a indiqué qu’il y a actuellement 210 millions de consommateurs de drogue dans le monde. Ce n’est pas tout. L’organisme onusien ajoute dans son rapport que 4,8% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans ont pris des substances illicites au moins une fois dans leur vie. Face à des chiffres aussi alarmants, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’a pas hésité à dire que le rapport présentait une image sombre de la menace posée par les drogues illégales. Sombre surtout, parce que 200 000 personnes meurent chaque année du fait de l’usage de stupéfiants qui demeurent l’une des principales sources de financement du terrorisme. Pour ce qui concerne les drogues dures, l’Afghanistan reste toujours le premier producteur d’opium du monde. Néanmoins, près des deux tiers de ses surfaces cultivées en pavot ont été frappées en 2010 d’une maladie. Cela a entraîné une chute de la production mondiale d’opium de 38%, indique le rapport 2010 de l’ONUDC. Le directeur exécutif de l’agence, Iouri Fedotov, a toutefois averti que la production d’opium en Afghanistan devrait repartir à la hausse en 2011. En attendant, les consommateurs de drogues dures ne risquent pas d’être en manque puisque la Birmanie est redevenue, de son côté, un producteur majeur d’héroïne, sa production ayant augmenté de 20% en 2010. Avec le déclin momentané de l’opium afghan, la production birmane a ainsi représenté, l’an dernier, 12% de la production mondiale, contre 5% en 2007. Le marché mondial de l’opium est évalué à plus de 68 milliards de dollars par an.
S’agissant de la production de cocaïne, le rapport de l’ONUDC révèle que les surfaces cultivées ont diminué de 18% entre 2007 et 2010. Elles atteignent les 149 100 hectares.
Le Maroc, l’un des plus gros producteurs de cannabis
Pendant cette période, la production de cocaïne a baissé d’un sixième, notamment à cause de la diminution de la production issue de la Colombie. Le Pérou et la Bolivie ont néanmoins connu une légère augmentation de leur production. Le Pérou et la Colombie restent tout de même les premiers producteurs de feuilles de coca au niveau mondial, a indiqué Thomas Pietschmann, l’auteur principal du rapport de l’ONUDC. Cette instance a constaté, en outre, que le marché américain de la cocaïne a massivement décliné ces dernières années, même si les Etats-Unis représentent le plus grand marché du monde avec une consommation estimée à 157 tonnes par année. L’Europe constitue le second plus grand marché mondial pour la cocaïne après les Etats-Unis, avec une consommation estimée à 123 tonnes par an. Il pèse 36 milliards de dollars. Les experts de l’ONUDC se disent par ailleurs inquiets de l’augmentation de la production et de la consommation des drogues synthétiques. Le Myanmar est l’un des premiers fournisseurs de pilules de méta-amphétamines en Asie du Sud-Est. L’Afrique commence aussi à émerger en tant que source de méta-amphétamines destinées à l’Asie de l’Est.
L’ONUDC confirme dans son rapport que le cannabis est toujours la drogue la plus consommée et répandue dans le monde avec en moyenne  entre 125 et 203 millions de consommateurs. Alors que la production d’herbe est localisée sur les continents américain et africain, la production de résine de cannabis se concentre sur deux pays : le Maroc et l’Afghanistan, souligne l’ONUDC. La surface cultivable en résine de  cannabis au Maroc est estimée à 47 500 hectares (chiffre fourni par les autorités marocaines), dont la production est destinée principalement pour les marchés de l’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Libye et Egypte) et de l’Europe occidentale et centrale. Selon l’ONUDC, la production de résine de cannabis est plus localisée et cette substance fait l’objet d’un trafic sur de plus longues distances, précisant que «les pays les plus souvent cités comme sources par les consommateurs de résine de cannabis sont le Maroc, l’Afghanistan, le Liban, le Népal et l’Inde».


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