« Nous avons besoin du savoir de nos concitoyens », a déclaré hier Tom
Burns, directeur mondial des Contenus et Services chez le géant américain des
microprocesseurs Intel, en introduction à la série d'interventions (quatre au
total) qu'il devait présenter lors de l'atelier sur « le développement de la
production des contenus numériques», organisé par le ministère de la Poste et
des Technologies de l'information et de la communication. Tom Burns n'a pas été
avare en conseils pour les décideurs et les entrepreneurs désirant investir ce
marché du contenu encore à conquérir en Algérie et dans le monde arabe en
général.
Le volet éducation vient en amont
de toute politique de production de contenu numérique, car il ne s'agit pas de
continuer à consommer les nouvelles technologies sans mettre son empreinte dans
ce monde virtuel aux fulgurantes avancées. Pour M. Burns, parmi les compétences
essentielles d'un citoyen du 21e siècle, il y a la «maîtrise des technologies
et des médias » qui figure en première place, suivie de la «communication
efficace » et de la «pensée critique et systémique». Ces trois volets découlent
nécessairement d'un bon niveau d'éducation, et de son pendant électronique,
l'«e-education», qui doivent être au sommet des préoccupations des pouvoirs
publics. L'acquisition des compétences du 21e siècle est la clé de la création
d'entreprises et d'emplois, selon l'orateur. Pour les professionnels, il
indique que les compétences les plus recherchées sont celles relatives aux
langages de programmation comme le C++, Javascript, Flash, HTML5 (un format
d'affichage Web, soutenu et développé par Apple), run times, et des langages de
programmation graphique.
Outre les avantages écologiques (équipements de moins en moins voraces en
consommation d'énergie), la production de contenu numérique a cette particularité
de pouvoir être largement diffusée, en un laps de temps insignifiant.
Mais encore faut-il produire
localement, c'est-à-dire ne pas se contenter de consommer ni de répercuter
uniquement ce qui est produit ailleurs et dans d'autres langues. «Adapter le
contenu à l'Algérie, voilà votre défi», affirme Tom Burns, dont la remarque
«est valable pour l'ensemble du monde arabe». Le formidable développement de la
micro-informatique, de l'Internet et, particulièrement, des smartphones
devrait, selon lui, pousser à plus de développement de contenus adaptés à nos
sociétés. «L'industrie arabe de contenu est à ses débuts, c'est ce qui montre
les formidables opportunités que vous avez à la développer», indique Tom Burns.
En matière de présence des langues sur Internet, l'arabe vient à la 7e
position, après (respectivement de la 1ère à la 6e place) l'anglais, le
chinois, l'espagnol, le japonais, le portugais et l'allemand, et avant le
français qui occupe la 8e place. Quant à la lutte contre le piratage, Tom Burns
estime «que c'est un processus d'éducation » qu'il faut entamer pour enrayer ce
phénomène. «Dans les années 80, le taux de piratage aux Etats-Unis était de
l'ordre de 80%. Au Japon, le phénomène était tout aussi important », dit-il.
C'est donc par un processus de formation, d'éducation et de sensibilisation que
le piratage d'un contenu (multimédia, Internet, e-book, logiciel…), au-delà du
fait qu'il soit illégal, va à terme freiner toute volonté de créativité et donc
de création de richesses et d'emplois. «Renforcer vos capacités maintenant et
apprendre par la pratique», dit-il encore pour encourager les éditeurs à
produire du contenu local et adapté.
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Posté Le : 22/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com