Algérie

Production agricole en Algérie : L'autosuffisance face aux grandes mutations mondiales



La planète pourra-t-elle nourrir ses 9 milliards d'habitants d'ici à  2050 ' Quelles sont les responsabilités de l'industrie agroalimentaire face à  ce défi ' Devrions-nous remettre en cause nos modes de vie ' Ce sont-là les questions auxquelles ont tenté de répondre hier, au forum d'El Moudjahid, Zane Yahia et Mokrane Nouad, respectivement, président et secrétaire général de l'Union nationale des agronomes (UNA). Dans son exposé d'ouverture, le SG a indiqué que plus d'un milliard de personnes souffrent de faim chronique. Elles souffrent, selon les organisations de l'ONU, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires. Ceci pourrait provoquer, selon ses dires, de nouvelles émeutes de la faim, comme celles que nous en avons connues en 2008. Avec les changements démographiques mondiaux et la nécessité de plus en plus grande de pouvoir satisfaire sa population, notre pays se retrouve, selon lui, face à  des défis gigantesques. «Nous devrons non seulement produire plus mais, aussi produire mieux en innovant». Cet expert agricole explique que l'Algérie doit rompre avec le modèle alimentaire basé sur deux produits essentiels à  savoir le lait et les céréales. Il faut s'orienter vers un autre modèle à  même de substituer aux céréales importées des productions locales à  haut rendement. Selon les chiffres avancés, plusieurs filières présentent un niveau accru de dépendance du marché extérieur. Elles occupent jusqu'à 100% pour ce qui est du sucre et 95% pour l'huile de table. «Cette situation trouve fondamentalement son origine dans les dysfonctionnements provoqués par le désencrage de l'appareil agro-industriel de son amont agricole, qui fait que notre industrie agroalimentaire s'est retrouvée intégrée de façon passive au marché international», a-t-il indiqué. Pour sa part, Zane Yahia a indiqué qu'actuellement, l'éventail des produits alimentaires importés s'est élargi depuis janvier 2011. «La facture d'importation arrêtée en juin de l'année en cours est semblable à  la facture globale d'importation de l'année dernière, dépassant celle de 2009», a-t-il fait remarquer. Il est nécessaire, estime-t-il, de travailler pour la relance de l'agriculture, un secteur encore à  la traîne. «Les nombreux plans de développement mis en place depuis des années n'ont pas eu les résultats escomptés et, actuellement, nous n'avons pas une production agricole en mesure de nous garantir une autosuffisance ni de dégager des excédents susceptibles à  l'exportation», a-t-il déclaré. M. Nouad, quant à  lui, parle de la mise en place d'un modèle d'organisation qui permettra de réduire la facture des importations. Ce modèle ne peut àªtre efficient que par la création d'une industrie agroalimentaire en mesure de servir au développement du pays. «Les pertes du secteur de l'agriculture sont de l'ordre de 30 à  40%. Ces pertes gonflent la facture des importations et si nous encourageons la transformation de certains produits, nous comblerons ce déficit. Il faut s'organiser autrement pour parvenir à  réduire la volatilité des prix», a-t-il précisé. L'importation des produits agricoles, c'est aussi le risque que peuvent engendrer les organismes génétiquement modifiés (OGM). L'Algérie est-elle à  l'abri des OGM ' Est-elle équipée pour contrôler tous les produits d'importation ' «Contrairement à  ce que l'on croit, l'Algérie n'est pas à  l'abri des OGM», souligne M. Nouad. Le consommateur peut les retrouver dans son assiette sans même le savoir. Le risque provient donc du fait que l'Algérie est un pays importateur de denrées alimentaires sous forme de grains de céréales, de légumineuses, d'oléagineux ou en produits finis (sucre, aliments de bétail, produits alimentaires...).


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