PROCLAMANT LE 5 OCTOBRE «JOURNEE POUR LA DEMOCRATIE» RAJ refuse d'oublier

La tradition a été respectée. L'association Rassemblement action jeunesse a maintenu son appel à un rassemblement au niveau de la place des Martyrs.
A défaut de pouvoir s'y rassembler, c'est en face du théâtre national que ses membres se sont donné rendez-vous. Le rassemblement devant se tenir à 12 heures, les forces de l'ordre étaient sur place bien avant. Aux environs de dix heures déjà, les premières interpellations avaient commencé. Toutes les personnes jugées «suspectes» ont été priées de décliner leur identité et d'expliquer les raisons de leur présence. Des pratiques qui n'ont pas découragé les sympathisants de RAJ appelés par leur association à «lutter quotidiennement et pacifiquement pour la sauvegarde des acquis d'Octobre, au moins ceux restants, car ils constituent le meilleur hommage aux victimes de la répression, toutes les formes de répression». L'association, qui fait de la préservation des acquis du 5 Octobre un mot d'ordre, considère que «ce mois d'Octobre puisse garder sa pleine signification politique et symbolique. Le 5 Octobre 1988 a ouvert une nouvelle ère pour l'Algérie, celle qui ouvre la voie à la 2e République» et d'ajouter que «les manifestants d'Octobre 1988 n'étaient pas des émeutiers, ce n'était pas un chahut de gamins. Ce n'était pas non plus uniquement des batailles de clans au pouvoir. C'est la réaction d'un peuple qui aspirait à une vie meilleure, qui réclamait la démocratie, la liberté et la justice sociale». Faisant un constat amer de la situation actuelle, l'association considère que «les Algériens se sentent de plus en plus comme à Ghaza, dans une grande prison à ciel ouvert tant les espaces sont de plus en plus verrouillés. En résultent les émeutes au quotidien, qui, malheureusement, ont l'air d'être la seule voie pour les sans voix, ou pour d'autres, les sans visa, la traversée de la mer au risque de perdre la vie» en concluant que «quoi qu'en disent les falsificateurs de l'Histoire, le mouvement d'Octobre 1988 était l'expression d'une revendication populaire pour le changement. Une juste aspiration du peuple à une vie meilleure. Cette volonté est toujours d'actualité».