Les responsables de l'Autorité palestinienne ont beau jurer qu'ils ne comptent ni proclamer «unilatéralement» l'indépendance de leur Etat sur les lignes de 1967 en septembre prochain à New York lors de l'Assemblée générale des Nations unies ni invoquer une résolution de 1950 autorisant cette «Assemblée générale» à se substituer au Conseil de sécurité quand celui-ci est paralysé par le veto d'un membre permanent, Benyamin Netanyahu et Avigdor Liberman ne les croient plus. A l'origine de cette «hostilité», la décision de mettre fin à quatre ans de rivalité parfois, violente, paraphée le 3 mai dernier au Caire par le Fatah et le Hamas.Le président palestinien a beau déclarer que «le prochain gouvernement qu'il formera pour préparer les élections présidentielle et législatives dans un délai d'un an, ne sera pas celui de «partage du pouvoir entre le Fatah et le Hamas», mais un gouvernement de technocrates indépendants qui suivra «ses stratégies et politiques» mais en vain. Netanyahu qui, serait, dit-il, prêt à faire des «compromis pouvant aller loin» campe sur ses positions. Il demande à Mahmoud Abbas de «déchirer» l'accord de réconciliation qu'il a signé avec Hamas qu'il qualifie de «version palestinienne d'Al-Qaïda». Abbas, le naguère président «modéré»Â est présenté comme un interlocuteur «pas crédible» depuis qu'il a osé présenter Hamas comme une «partie de la société palestinienne», un mouvement menant «une opposition sur des bases démocratiques» et un tremplin qui pourrait faire émerger une position unifiée des Palestiniens qui refusent d'accepter comme «territoire» des collectivités «discontinues, isolées et encerclées». Le président palestinien qui a été présenté comme une marionnette dans les négociations dites de paix, prendra-t-il acte de ce rejet et délaisser la voie qu'il a choisie jusqu'à présent ' La demande de Netanyahu montre, affirme Saëb Erekat, que les Palestiniens et les Arabes n' «ont plus de partenaires en Israël pour faire la paix». «Parler de paix avec Netanyahu est une perte de temps» dit-il, précisant que l'Autorité palestinienne n'acceptera pas de scénario dans lequel Israël ne reviendra pas aux frontières de 1967 et n'acceptera pas la partie est d'El Qods comme capitale de l'Etat palestinien. Hamas demande à Abbas de «déchirer ses accords passés» avec l'Etat hébreu dont le discours du Premier ministre qui ne veut d'aucun processus de paix, représente «un véritable danger pour la stabilité régionale et la paix internationale.»MOSCOU REVIENT AU PROCHE-ORIENTLa Russie – seule membre du Quartette sur le Proche Orient (Union européenne, Etats-Unis et ONU) qui entretient des relations avec Hamas – semble avoir compris que les Etats-Unis n'ont plus, ou presque,  l'initiative absolue dans la gestion du conflit israélo-palestinien. Elle a reçu lundi dernier à Moscou, le Fatah et le Hamas. «Nous avons pu élaborer ensemble une déclaration importante qui aidera à mettre en œuvre les accords du Caire», déclare le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov après avoir reçu les délégués palestiniens. Moscou ne compte pas arrêter son soutien à ce «co-sponsoring»  de la réconciliation des deux frères ennemis qualifiée par le président américain d' «obstacle à la paix». Elle assure l'autorité palestinienne de son soutien à son intention d'aller à l'ONU en septembre prochain pour demander la reconnaissance de l'Etat palestinien. D'autant que le discours du Premier ministre israélien qui a tordu le cou à celui prononcé par Barack Obama, le 19 mai dernier sur le retour aux frontières de juin 1967, ne lui laisse «pas d'autre choix». L'Union européenne, qui paie sans avoir un quelconque droit de regard sur le processus de paix, sort de sa réserve. Elle veut une réunion rapide du Quartette. «Les derniers événements ont montré la nécessité de tenir compte des aspirations légitimes des peuples de la région, y compris celle des Palestiniens à disposer d'un État et celle des Israéliens à àªtre en sécurité», peut-on lire dans un communiqué où elle insiste sur la nécessité d'enregistrer en urgence des progrès dans le processus de paix avant qu'il ne déraille. La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne comptent proposer lors de cette réunion un cadre pour une solution à ce conflit. Même la Ligue arabe compte afficher une position ferme face à Netanyahu. Le Comité d'Initiative Arabe se réunira samedi prochain à Doha, selon Amr Moussa.
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Posté Le : 25/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Boukrine.
Source : www.horizons.com