Algérie

Proche-Orient : Abbas menace



Proche-Orient : Abbas menace
Mahmoud Abbas met la pression sur Barack Obama qui a promis de relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens. Dans l'éventualité d'un échec du président américain à arracher au Premier ministre israélien un gel de la colonisation, il pourrait demander à l'Etat hébreu de reprendre le contrôle de la Cisjordanie et prononcer la dissolution de l'Autorité palestinienne, une institution instaurée en 1994 à Ghaza par Yasser Arafat, après 27 ans d'exil et ' prévue, selon l'accord d'Oslo, de prendre fin en mai 1999. «Si Israël ne cesse pas la colonisation et si l'appui des Etats-Unis aux négociations s'effrite, j'œuvrerais en vue de mettre un terme au régime d'autonomie palestinien», déclare Mahmoud Abbas. «Je ne peux accepter de rester président d'une Autorité qui n'existe pas en cas de poursuite de l'occupation israélienne de la Cisjordanie. Je dis cela aux Israéliens : je les informe qu'en tant qu'occupants, ils peuvent rester, mais la situation ne peut pas demeurer en l'état», dit-il. Les analystes doutent de la mise à  exécution de cette menace : il l'a brandie au moins une dizaine de fois, depuis qu'il est à  Ramallah. Selon Khaled Mismar, un haut responsable palestinien, Abbas a laissé entendre en octobre dernier à  une réunion inter-palestinienne à  Amman qu'il pourrait démissionner si les négociations avec Israël échouaient. Pour ces analystes, cette menace exprime surtout la colère des Palestiniens qui estiment que l'administration Obama a relâché sa pression sur le gouvernement israélien. Saeb Erekat, leur principal négociateur, déclare ouvertement ne plus croire en une reprise des pourparlers, mille fois suspendus et autant de fois relancés. Derniers en date, ceux relancés début septembre à  Washington après un blocage de 20 mois. Ils sont à  nouveau suspendus : les Palestiniens refusent de les reprendre tant que les Israéliens n'arrêteront  pas la colonisation en Cisjordanie et à  El Qods-Est.Israël qui a conservé le contrôle de 60% de la Cisjordanie acceptera-t-elle de reprendre, en tant qu'occupant militaire, cette «enclave» de 2, 2 millions d'habitants, dépendant, notamment 150.000 fonctionnaires, de l'aide étrangère ' Selon toute vraisemblance, cette énième menace d'Abbas ne peut avoir aucun effet sur Netanyahu qui n'a, selon un câble diplomatique américain publié par WikiLeaks, «aucune intention de gouverner les territoires palestiniens». Tout comme les «nouvelles décisions» promises par la médiation américaine pour la semaine prochaine. «Des consultations pour relancer les négociations de paix, jugées effondrées par les Palestiniens, sont en cours», affirme la chef de la diplomatie américaine précisant qu'elle n'est pas prête à  annoncer «l'échec» de ces pourparlers parrainés par son pays qui a reconnu jeudi son «incapacité» à  obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les territoires occupés. Un échec qui pourrait forcer la main à  Abbas à  se passer du processus de paix «vu et corrigé» par les Etats-Unis. Il pourrait chercher d'ici quelques semaines une reconnaissance de l'État palestinien par l'Assemblée générale des Nations unies. «La réponse de la communauté internationale à  l'annonce des constructions à  El Qods doit àªtre la reconnaissance d'un État palestinien», estime Saeb Erekat. Aux dernières nouvelles, Fatah demande à  Abbas de suspendre les négociations de paix, le «peuple palestinien fêtera l'avènement de la Palestine en été prochain». Salam Fayyad, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, qui s'est confié au quotidien italien «Corriere della serra» et le Brésil a décidé de reconnaître «l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967».


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