Algérie

PROCHE CONSEILLER DE ROYAL ET PREMIER MINISTRE POTENTIEL Chevènement «préfère» des sommets bilatéraux au traité d'amitié



Nicolas Sarkozyn'est pas le seul à avouer son «non» à un traité d'amitié franco-algérien. Unefigure de proue de la gauche et du paysage politique hexagonal vient seprononcer, à son tour, contre l'opportunité d'un tel projet. Sans ambages,Jean-Pierre Chevènement se dit guère emballé par l'idée de Chirac etBouteflika. Fondateur du Mouvement républicain et citoyen, l'ancien ministre dela Défense et de l'Intérieur fait partie du premier cercle de campagne deSégolène Royal.Proche conseillerde la candidate socialiste, il est donné par les spéculations de presse commel'un des premiers ministres potentiels en cas de victoire de la gauche, le 6mai prochain. Interrogé par«Jeune Afrique» s'il conseillerait à Ségolène Royal de conclure un traitéd'amitié avec l'Algérie, il exprime ses doutes sur la faisabilité du chantier.«Je me méfie des traités d'amitié», dit-il dans une réponse dénuée de lamoindre équivoque.Jean-PierreChevènement oppose à l'option de Chirac-Bouteflika une autre démarche. «Jepense que la formule de sommets bilatéraux réguliers, organisés sur le modèledes sommets franco-allemands, est beaucoup plus opératoire». Le fondateur duPS aux côtés de Mitterrand est le premier homme de gauche à se prononcer sur lafaisabilité du traité d'amitié entre Paris et Alger. En visite, début 2007, àAlger, Jack Lang, conseiller spécial de Royal, s'est dit persuadé qu'élue àl'Elysée la candidate PS mènerait à bon port le projet. Et qu'enserait-il de l'exigence algérienne de repentance en cas d'accession de Royal àl'Elysée? «Il y a quelque chose d'incantatoire qui me gêne dans ce terme»,répond le plus antiaméricain des hommes politiques français. A l'image denombre d'anciens ministres du gouvernement Jospin, Jean-Pierre Chevènement«préfère» la mise en place d'une commission franco-algérienne d'historiens à«des effets d'annonce sans lendemain». Une telle commission a vocationd'engager un «travail de fond» pour revisiter la page coloniale. Une page surlaquelle l'ancien ministre porte un regard qui a constamment été le sien. «Je sais, pourl'avoir vu, que le colonialisme c'est l'écrasement d'un peuple par un autre etqu'on ne peut, en aucun cas, minimiser, comme le fait Nicolas Sarkozy, cettealiénation. Mais je sais aussi, pour l'avoir vu, qu'une partie de l'Algériemoderne, d'Alger à Tamanrasset, s'est forgée avec la France». Ce faisant, le«Che», comme le qualifie une partie de la presse parisienne, affirme avoir un«jugement équilibré et, je crois, fondé» sur la période coloniale. Comme la plupartdes militaires de contingent de sa génération, Jean-Pierre Chevènement s'estretrouvé en Algérie vers la fin de la guerre avec le grade de sous-lieutenant.Avant de servir -jeune énarque-comme chef de cabinet du préfet d'Oran. «J'ai donc fait la guerre, mais aussilutté contre l'OAS».


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