Algérie

Procès Le Temps d'Algérie-ArcelorMittal demain à Alger Le géant mondial de l'acier dépose plainte contre notre journal



Le géant mondial de l'acier et de la sidérurgie ArcelorMittal intente un procès au quotidien Le Temps d'Algérie. L'audience en première instance est programmée demain à la cour d'Alger.
Le géant mondial de l'acier a décidé de poursuivre en justice le journal Le Temps d'Algérie pour deux articles qu'il estime «diffamatoires». Les articles en question, citant pourtant des références et autres marchés conclus par ArcelorMittal Annaba avec des sociétés apparentées domiciliées à l'étranger informaient sur des opérations d'importation de coke de France, du Luxembourg, etc. dont notre pays pouvait se passer pour des considérations strictement économiques.
Le but des deux écrits était de dire que le pays pourrait économiser d'importantes sommes en devises si le coke, matière entrant dans la production de l'acier, était puisé en Algérie au lieu d'être importé à coups de devises. Notre journal, qui dispose des références et autres données de plus de 500 opérations d'importation de coke et autres matières par ArcelorMittal Annaba, n'a pourtant cité que neuf de ces transactions commerciales. Le journaliste Mounir Abi et le directeur de publication-gérant du journal,
Djamel Kaouane, ont reçu hier des convocations de justice pour le procès programmé demain. ArcelorMittal Annaba, dont le siège social se trouve pourtant à Annaba, a préféré déposer plainte devant la cour d'Alger, note-t-on, même si la loi le lui permet. Le contenu des deux articles s'interrogeait, par ailleurs, sur le motif du nombre élevé d'importations de matières premières alors que la production est en baisse nette au complexe sidérurgique d'El Hadjar. C'est ainsi que, selon les références en possession du journal, quatre opérations ont eu lieu en un seul mois.
La production, elle, n'a pas pour autant été revue à la hausse et est restée loin des projections faites lors de la cession à ArcelorMittal (détenteur de 70% des parts contre 30% à l'Etat algérien) au moment où, en France, l'option de «nationalisation» des fourneaux de Florange a été évoquée. Dans un long communiqué publié le 24 mai 2011, Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal à l'époque, avait, rappelle-t-on, tiré un bilan défavorable de l'expérience de dix années de partenariat. Intitulé
«Le beurre et l'argent du beurre», il s'agit d'un véritable réquisitoire dressé contre le géant mondial de l'acier qui préside aux destinées du complexe d'El Hadjar, mais aussi de toute la chaîne qui va des mines de l'Ouenza et de Boukhadra (frontière tunisienne) jusqu'au port d'Annaba, a-t-il été rapporté.
Ahmed Ouyahia avait dénoncé «le chantage» d'ArcelorMittal
L' ex-syndicaliste reprochait à la multinationale d'avoir détruit le tissu industriel de la région par le recours à des produits importés de lointaines filiales du groupe alors même qu'ils étaient fabriqués sur place «à un prix un peu plus élevé (mais réellement à coût moindre).»
Il avait ajouté qu'ArcelorMittal a largement profité des avantages consentis par l'Etat algérien (gaz, électricité, eau, rail, ferrailles'). «Le partenaire étranger n'a en revanche pas respecté ses obligations. Ainsi ne passait-il jamais de contrats de longue durée (plus de trois mois) avec des entreprises autres que ses propres filiales. De plus, il ne respectait pas les délais de paiement», avait-il dénoncé.
Quant à lui, Ahmed Ouyahia, Premier ministre à l'époque, avait dénoncé en janvier 2012 ce qu'il avait qualifié de «chantage» de la part d'ArcelorMittal qui aurait menacé de fermer son usine à El Hadjar si un crédit bancaire ne lui était pas accordé côté algérien, alors que ce qui est qualifié de «printemps arabe» battait son plein. «Ne soyez pas une arme entre les mains des étrangers que nous employons», a-t-il conseillé en s'adressant au syndicat de l'entreprise ArcelorMittal Annaba.
Si, en France, le bras de fer engagé entre le gouvernement français, via Arnaud Montebourg, et ArcelorMittal a abouti à une promesse faite par le géant mondial de l'acier d'investir 180 millions d'euros en cinq ans pour le site de Florange, en Algérie, ArcelorMittal avait, au contraire, obtenu un crédit bancaire de 14 milliards DA de la Banque extérieure d'Algérie (BEA).


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