Un Algérien et trois Marocains impliqués
Le procès de trois Marocains et d’un Algérien, soupçonnés d’avoir participé à Montpellier (Hérault) à la création d’une filière d’acheminement de combattants intégristes vers l’Irak, s’est ouvert ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.
C’est le second procès en France d’une «filière ira-kienne» après celui ayant abouti le 14 mai dernier à la condamnation de six Français et d’un Algérien à des peines de prison ferme de 18 mois à 7 ans. Dans cette nouvelle audience, Hamid Bach, 38 ans, Youssef Bousag, 23 ans, Réda Barazzouk, 26 ans, arrêtés en 2005 pour le premier et en 2006 pour les autres, comparaissent détenus. L’Algérien Abdelmadjid Liassine, 35 ans, arrêté en 2006, est jugé libre. Hamid Bach et Abdelmadjid Liassine ont expliqué à l’audience être venus à l’islam par un besoin de spiritualité, niant implicitement tout lien avec les réseaux armés. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Le procès se terminera à la fin de la semaine prochaine. La première filière irakienne française, démantelée en 2005 et animée par le prêcheur extrémiste Farid Benyettou, recrutait des «djihadistes» dans une mosquée et un foyer du XIXe arrondissement de Paris, avant de les acheminer en Irak via des établissements religieux radicaux en Syrie et en Egypte. Le deuxième procès provient d’une disjonction de la même enquête, ouverte après transmission à la justice de rapports de la DST, les services de renseignement, sur le décès en Irak de plusieurs Français, au combat et dans des attentats suicide. L’accusation soutient qu’un personnage, connu sous le seul pseudonyme de «Mohamed le Libyen», est venu en France en 2003 pour recruter des «djihadistes» pour l’Irak. Hamid Bach s’est rendu en Syrie avec «Mohamed le Libyen» en juin 2004, dans la ville d’Alep, avant de revenir deux mois plus tard en France, sans être entré en Irak, démontre l’enquête. L’accusation soutient que Hamid Bach a été renvoyé à Montpellier pour préparer des attentats en Europe. Lors de son arrestation en juin 2005, ont été retrouvés chez lui des produits chimiques et des composants électroniques en grande quantité. En garde à vue, Hamid Bach a reconnu avoir étudié la composition d’explosifs mais assuré qu’il n’avait aucune compétence et nié l’existence de tout projet terroriste. La «filière» avait, selon le parquet, des liens au Maroc où certains membres présumés ont été condamnés par la justice, et en Algérie où un soutien logistique au GSPC devenu Al Qaïda au Maghreb islamique aurait été apporté. Le parcours des suspects serait ancien. Lors du voyage de Bach et Liassine à Londres en 1999, ils ont rencontré l’imam Otman Mamoud, alias Abou Qatada, présenté comme un lieutenant d’Oussama Ben Laden en Europe. Ce procès intervient alors que s’ouvrait une autre audience jeudi à Paris avec neuf autres suspects islamistes. Partie d’une affaire d’agression de prostituées à Paris, auxquelles ont été dérobés des milliers d’euros, la justice a découvert un groupe animé par Safé Bourada, Français de 38 ans, qui a purgé une peine de dix ans de prison pour son rôle dans les attentats islamistes de 1995 en France. Bourada a admis en garde à vue avoir fondé en 2003 Ansar al Fath en recrutant en prison des délinquants de droit commun dont deux convertis, Stéphane Hadoux (39 ans) et Emmanuel Nieto (34 ans). L’accusation avance qu’après un «contact» du groupe avec un chef d’Al Qaïda, Abou Mohamed al Tounsi, recruteur de «djihadistes» pour l’Irak, Ansar al Fath a préparé des attentats à l’explosif en France qui devaient viser la DST, l’aéroport d’Orly et le métro parisien. L’existence de ces supposés projets dont l’existence n’est mentionnée que dans une déposition est contestée par la défense.
Amine B. / Agences
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Posté Le : 04/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com