Algérie

Procès en appel des employés de Sonelgaz à Guelma



Deux ans de prison requis Toutes les parties (la partie civile, les prévenus et le parquet) ayant fait appel, le procès des sept personnes impliquées dans l?affaire de l?explosion de gaz de Guelma, après avoir été reporté le 24 août, a finalement eu lieu hier à la cour de Guelma. Comme lors du premier procès, l?un après l?autre, les six employés de Sonelgaz et le chef de service de l?OPGI ont eu à répondre des chefs d?inculpation d?« homicides involontaires, blessures involontaires et dégradations involontaires de biens d?autrui ». D?abord, comme on le sait, à l?issue du premier procès, mis à part trois personnes qui ont été acquittées, les quatre autres ont été condamnées, pour deux d?entre elles, à une année dont la moitié ferme, à 5 mois pour les deux autres. L?accumulation du gaz dans le vide sanitaire ayant entraîné l?explosion et la mort de 14 personnes et surtout l?origine de l?étincelle ayant provoqué cette explosion, tel a été le problème, voire le mystère à élucider. Durant l?audience, chacun devait se disculper, à commencer par le chef de service de l?OPGI qui a essayé de démontrer que les bouches d?aération du vide sanitaire, dont deux ont été colmatées par les habitants, ne sont pas faites pour l?échappement du gaz. Fait-on l?entretien des vides sanitaires ? Oui, répond le prévenu. L?agent d?astreinte, venu ce jour fatidique du 26 décembre 2004 vers 2h 30, avait fait son boulot : couper le courant électrique puis, à la demande de certains habitants qui ont senti l?odeur du gaz, fermer la vanne d?alimentation en gaz de l?immeuble n° 20 B de la cité de Aïn Defla (ex-Fougerolle). D?autres employés de Sonelgaz seront questionnés quant à leur travail d?astreinte. Ici, on a du mal à comprendre la différence entre l?astreinte et la permanence. Le juge voulait savoir comment on pouvait être d?astreinte tout en restant à la maison. Il faut dire qu?il y a eu une guéguerre entre Sonelgaz et l?OPGI, du fait des déclarations du chef de service de l?OPGI et des autres agents de Sonelgaz. Elle le sera d?autant plus dans les plaidoyers des avocats. Les deux parties se rejettent la balle, pour ne pas dire les causes du drame. « Vide sanitaire insalubre, bouches d?aération fermées », entend-on dire les uns. « Les vides sont nettoyés périodiquement, les bouches d?aération n?ont rien à voir avec l?explosion », selon les autres. Evidemment, les avocats de la partie civile s?en sont pris aux deux entreprises, Sonelgaz et l?OPGI, et brosseront un tableau assez triste des victimes de cette explosion, en évoquant les séquelles que portent plusieurs d?entre elles. Le représentant du ministère public, lui aussi, n?y est pas allé par quatre chemins : il parle de négligence et de laisser-aller, disant que dans cette affaire, les responsables sont Sonelgaz et l?OPGI. Aussi, a-t-il requis deux ans de prison ferme pour chacune des sept personnes incriminées. Un avocat d?un des prévenus déclare nulles les expertises, parce qu?elles ont été faites hâtivement et qu?elles ne sont pas conformes aux procédures légales. Selon lui, on veut condamner son client sur la base d?un arrêté interministériel de 1978 de l?Exécutif français, définissant la distance devant être respectée quant à la disposition du fil électrique et de la conduite de gaz. Le verdict sera prononcé le 14 de ce mois.


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