Algérie

Procès du séisme de Boumerdès



Absence des PV de prélèvements et d?analyses Le juge a entendu hier le directeur du Craag en sa qualité d?expert en sismographie et les présidents des deux commissions gouvernementales chargées de rechercher les causes de l?effondrement des bâtiments et autres équipements publics. Le professeur Chaouch Yeles, directeur du Craag, a dit, en réponse à une question des avocats des accusés, que sans modélisation et des expériences de simulation, il serait très difficile d?expliquer pourquoi certains bâtiments se sont écroulés et d?autres ont résisté à la secousse dans la même assiette foncière. Le professeur a expliqué : « Il faut démontrer à quel degré chaque élément a pu aggraver la vulnérabilité des bâtiments. » Cependant, le même spécialiste dira : « Si tout avait été construit selon le règlement parasismique de 1999, les bâtisses ne se seraient pas écroulées avec cette facilité. » Cela remet complètement en cause les conclusions des commissions gouvernementales et des experts désignés par la justice qui ont imputé l?écroulement des bâtiments à « la force du séisme et aux anomalies dans la construction ». Maître Bourayou, puisant dans un ouvrage du professeur Yeles, rappellera qu?il avait écrit que les causes de l?effondrement des bâtisses sont la magnitude de la secousse, l?aspect géomécanique (négligé par les deux commissions), la vulnérabilité des structures et la qualité des plans d?aménagement. La défense a, bien entendu, cherché à démontrer que les conclusions des deux commissions ne sont pas fiables. La présidente de la première commission, désignée par M. Hamimid, l?ex-ministre de l?Habitat, a même répondu à une question de maître Bourayou, qu?elle n?avait jamais travaillé sur le terrain. « Je travaille dans l?administration », a-t-elle répondu. La défense est revenue plusieurs fois à la charge pour tenter de démontrer que l?on ne pouvait pas se fier aux différentes expertises présentées de par les délais courts impartis aux deux commissions par le ministre et le fait que les études du sol n?ont été pas faites par les deux commissions. « Nous nous demandons comment peut-on conclure comme vous l?avez fait sans études du sol et dans un délai de 15 jours », s?est exclamé un avocat devant la présidente de la première commission qui venait de répondre : « Non » à la question : « Avez-vous fait des études du sol ? » Par ailleurs, l?un des avocats a attiré l?attention du juge sur l?absence dans le dossier des PV de prélèvements et d?analyses du béton effectués par les deux commissions et n?a pas omis demander à ce dernier de les réclamer afin de permettre à la défense de les faire analyser par des experts indépendants.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)