Le tribunal de Boumerdès a traité, hier, pour ce septième jour de procès,le dossier des 60 logements de Corso, où 49 décès ont été déplorés, pourrappel. La particularité de ce site est qu'il est mitoyen avec la voie ferrée.Les immeubles étaient occupés par les travailleurs de la SNTF.Cinq accusés ont été appelés à la barre: le P-DG de la promotionimmobilière (Filiale de la SNTF) sise à Dar El-Beïda, l'entreprise IsseriMehenna, maître de l'oeuvre, M. Benghanem (expert du CTC), M. Ouggad, (bureaud'étude) et enfin M. Tassist Hakim, en tant que chef de division technique.L'expert du CTC, M. Benghanem a affirmé: «j'ai refusé d'avaliser les PVde réception, du fait que je n'ai pas suivi les travaux. En plus, le constatque j'ai fait concernant l'obligation d'ériger un mur de soutènement séparantles habitations de la voie ferrée n'a pas été suivi d'effet». Et Benghanem d'ajouter:«je me trouvais à 15 m de la voie ferrée, lorsque le train d'Alger passa àproximité. Les vibrations étaient si fortes que nous avons senti toutes lesbâtisses vibrer». Les incessants passages de trains ont, avec le temps,fragilisé les immeubles, précise Benghanem. «Il fallait un mur pour absorberces vibrations», conclut-il.Le juge interroge M. Ziadi Mouldi, P-DG de la promotion immobilière:«quelle est votre relation avec le procès?».«Je suis le chef du projet qui rentre dans un cadre national», répondZiadi. Le projet a démarré en 1993. Ziadi précise que l'étude de sol existaitet que les études de projets ont été confiées au BET Ouggad, et le CTC aapprouvé.Le juge: «beaucoup d'anomalies ont été relevées, à savoir l'utilisationde barres de diamètre 12 au lieu du 14 ainsi que les aciers traversants,utilisation du 6 mm au lieu de 8 mm». Et le P-DG de la promotion immobilière derépondre: «je rejette ceci». «Et quelle est la cause de l'effondrement à 100%des 60 logements?», interroge le juge. Ziadi: «la force du séisme».Le magistrat appelle, par la suite, M. Isseri Mehenni, l'entrepreneurchargé de la réalisation des 60 logements. «Pourquoi étiez-vous absent lors dela réception du projet et pourquoi n'avoir pas signalé l'état du terrain auxexperts?», interroge le magistrat. «C'est au maître de l'ouvrage de saisir leCTC», indique l'entrepreneur. Dans la salle, un cri jaillit. Une victime lança:«c'est nous qui avons pleuré, pas vous!». Au tour de M. Benghanem d'être appeléà la barre. L'accusé se présente: «Benghanem Farid, expert du CTC». «Pourquoiétiez- vous absent lors de la réception?», interroge le juge. Benghanem: «j'airelevé plusieurs anomalies lors de mon suivi du chantier, et le passage dutrain rapide d'Alger faisait vibrer les 60 logements, ce qui m'a poussé àexiger la mise en place d'un mur de séparation. Devant le refus del'entreprise, j'ai abandonné le chantier». M. Benghanem voulant se disculper,affirme que même l'étude du sol relevait des anomalies. Cette réserve a étérejetée par le P-DG de la promotion immobilière de la SNTF. Son collaborateur,M. Tassist, a également rejeté les propos de l'expert du CTC.Concernant la cité universitaire des 1.500 lits, les mis en cause ontfait une brève apparition à la barre, le site n'ayant pas subi de dégâts.L'expertise confirma l'absence de fautes humaines.Vers 17h30 ce fut au tour du dossier des coopératives du «11 décembre»,où 10 victimes ont été déplorées.
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Posté Le : 18/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : O M Et K R
Source : www.lequotidien-oran.com