Au deuxième jour du procès du séisme de Boumerdès, le président deséance, M. Redouane Benabdellah, a appelé, hier, les témoins chargés del'expertise, les membres des deux commissions instituées par le ministère del'Habitat au lendemain du séisme du 21 mai 2003. Toujours dans le cadre del'affaire des 132 logements sociaux de Zemmouri, le représentant des deuxcommissions, en l'occurrence l'expert M. Belhadj Aïssa Omar, a indiqué lors dela lecture du rapport d'expertise que de nombreuses irrégularités ont étérelevées après investigations sur le terrain et analyses des échantillonsprélevés après la catastrophe du mercredi noir de Boumerdès. L'équipe d'expertsest arrivée à la conclusion que le choix du terrain sur le lequel étaitimplanté le site des 132 logements est marécageux. Et l'expert de poursuivre:l'amplitude du séisme a dépassé de quatre fois ce qui était prévu par la loiantisismique de 1999, qui a servi de référence pour la réalisation deconstructions parasismiques. Par ailleurs, la consistance du béton armé utiliséétait de 133 bars, soit 30% de moins que la norme. L'absence du permis deconstruire a été également relevée, celui-ci a été établi bien après ledémarrage des travaux de construction. Le ferraillage était défaillant dans lamesure où les barres de fer employées dans les piliers étaient de diamètre 12mm au lieu de 14 mm. Enfin, les poteaux porteurs qui devaient être construitsavec six barres de fer ne contenaient que quatre.Le procureur de la République qui est intervenu après l'audition dutémoin a demandé à l'expert: «Est-ce que les bâtiments des 132 logements deZemmouri se seraient effondrés si les règles parasismiques de 1999 avaient étéappliquées sans les défauts cités ?». Et l'expert de répondre: «Non».Néanmoins, le même expert s'est contredit, plus tard, lorsqu'il répondait à lamême question, posée cette fois par un avocat. Il a affirmé qu'»il est probableque les bâtiments se seraient effondrés même si les normes parasismiques de1999 avaient été respectées». Selon lui, les normes de 1999 étaient désuètesdevant une telle violence du séisme de Boumerdès. Dans la foulée, un avocatintervient pour demander à l'expert si l'acier et le ciment importés en cetemps-là répondaient aux normes de la construction. Un autre membre ducollectif de la défense enchaîna pour savoir quel rôle devait jouer lacommission ministérielle. «Le ministre vous a donné toute la liberté pour agir,mais vous n'êtes pas allé au terme de vos enquêtes étant donné que les fouillesdu béton n'ont pas été effectuées selon la procédure d'usage». Et Belhadj AïssaOmar de répondre: «On ne peut pas mettre devant chaque maison un poclain pourextraire tout le béton. La commission avait une contrainte de temps. Elle nedisposait que de 30 jours pour accomplir sa mission, dont 20 jours ont étéconsacrés au recueil des documents». Dans l'après-midi, un autre dossier a étéabordé, celui du site des 80 logements effondrés dans la même commune deZemmouri.
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Posté Le : 12/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : K R Et O M
Source : www.lequotidien-oran.com