Algérie

Procès de l'autoroute Est-Ouest



Procès de l'autoroute Est-Ouest
Après avoir nié les faits qui lui sont reprochés dans l'affaire de l'autoroute Est Ouest, le principal mis cause, Medjdoub Chani, a accusé, au troisième jour de l'audience, le général Hassan et un ex-directeur à l'Agence nationale des autoroutes (ANA) d'être derrière son arrestation et son emprisonnement.Accusé de blanchiment d'argent et de corruption, Chani a plaidé son innocence hier encore une fois en affirmant :«j'ai gagné mon argent à l'étranger et je suis poursuivi pour cet argent que j'ai gagné à l'étranger et non pas dans mon pays» en précisant en outre que son arrestation a été motivée par son refus de mettre en contact Mohamed Khelladi avec les responsables de l'entreprise chinoise. Et par le fait qu'il n'avait pas répondu à la demande de Khelladi qui a exigé qu'on lui finance l'achat de 400 camions de transport par la société chinoise Citic International.Il affirme encore que Mohamed Khelladi avait «terrorisé» les Chinois un certain temps. Il avait même invité trois Chinois à se rendre en Algérie alors que ces derniers n'avaient rien à voir avec le projet de l'autoroute. Persistant, selon Chani, Mohamed Khelladi est allé en Chine pour négocier avec l'entreprise chinoise en inventant une mission officielle, mais il n'a pas été reçu pourtant. Selon Chani, il les a menacés de ne pas leur payer leur dû. «J'ai été contacté, tout de suite par l'entreprise qui voulait savoir si cette visite était officielle ou pas, et je les ai informés qu'il s'est rendu en Chine à titre privé et que ce n'était pas officiel».Pour Chani, c'est cette attitude qui a irrité Mohamed Khelladi et le général Hassan «que d'ailleurs je ne connaissais pas». Pourtant, affirme-t-il, c'est ce général qui a orienté Khelladi vers moi. «Apparemment, le DRS cherchait ceux qui avaient des contacts avec les Chinois, ou bien j'étais fiché en tant qu'homme d'affaires qui traitait avec les Chinois », affirme-t-il.Chani a accusé Khelladi d'être derrière son arrestation. Il dit qu'il n'avait aucun problème en juillet 2009. Mais les problèmes ont commencé après que les responsables de l'entreprise chinoise ont refusé de recevoir Khelladi au mois d'août. «D'ailleurs, le 16 septembre 2009, j'ai été arrêté à l'aéroport», a-t-il relaté. Chani a même accusé Khelladi d'être atteint du « syndrome de James Bond ».Chani entamera une grève de la faim après la fin de son audition par le jugeChani est revenu hier sur les conditions «inhumaines» de son arrestation et de sa détention dans les locaux du DRS. Il a affirmé qu'on lui a interdit de prendre contact avec sa famille, de se laver ou de changer ses habits, et ce pendant 20 jours. Il poursuit, après avoir demandé de prendre une douche, ils m'ont fait subir une torture morale insurmontable «nu, à genou et face au mur, ils ont jeté de l'eau chaude sur moi, après y avoir uriné».En guise de protestation sur tout ce qui s'est passé depuis son arrestation jusqu'à ce jour, Chani a annoncé à la fin de son audition qu'il se mettra en grève de la faim juste après la fin de son audition par le juge. Il annonce vouloir mourir comme un homme, au lieu de mourir comme un cafard dans une cellule de prison.Pourquoi une adresse de la Résidence de l'Etat sur le passeport de Chani 'Le principal accusé dans cette affaire, en l'occurrence Chani Medjoub, a répondu ensuite aux questions posées par le procureur général, notamment les questions relatives entre autres, à un compte bancaire et la relation qui relie ce compte à l'entreprise chinoise Premnew et la création de plusieurs sociétés offshore, en précisant que cela n'est pas interdit au Luxembourg, car il s'agit d'une question de planification seulement pour des réinvestissements. Il a expliqué à la demande du procureur, en outre, comment il a aidé la société suisse Oriflamme à s'implanter en Algérie. Mais la question qui a gêné l'accusé est le lieu de résidence de Chani en Algérie, du moment qu'il compte trois entreprises dans le pays.Chani a affirmé qu'il réside au «Sheraton » quand il est en déplacement en Algérie, mais le procureur insiste «mais vous devriez avoir une adresse sur votre passeport, n'est-ce pas ' ». Chani répond que l'adresse est la Résidence d'Etat. Le procureur poursuit en l'interrogeant qui vous a remis le certificat de la Résidence d'Etat et en quelle qualité ' Chani répond : «Allez poser à celui qui me l'a remis».BOUCHAMA NIE TOUT ACTE DE CORRUPTION AUTOUR DU PROJET DE L'AUTOROUTEL'ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics, Mohamed Bouchama, a été appelé à la barre juste après Chani. Avant de répondre au juge, il a d'abord présenté le projet phare du président de la République «l'autoroute Est-Ouest» Il a regretté le fait qu'on ne parle plus des avancées réalisées dans ce projet et on se limite à évoquer seulement le scandale. Pour Bouchama, contrairement à ce qui a été avancé, l'octroi du marché à l'entreprise chinoise n'a été précédé d'aucune pression et nie que certaines parties aient reçu des pots-de-vin. «Le marché a été octroyé légalement et c'est le ministre des Finances qui a signé l'avis et le projet pour octroyer le projet aux consortiums chinois et japonais. Il affirme qu'on s'est arrêté sur le montant de 779 milliards de dinars pour la réalisation du projet. Interrogé sur sa relation avec Chani, il répond qu'il discutait seulement sur les contraintes de visas et des procédures administratives rencontrées par l'entreprise pour solutionner ces problèmes, puisque Chani traitait déjà avec l'entreprise.Après Chani Medjdoub, et Mohamed Bouchama, c'était au tour de Mohamed Khelladi, de l'Agence nationale des autoroutes (ANA) de passer à la barre. Il a commencé par dire qu'il a été «recruté en 2006 comme directeur des études à l'Agence nationale des autoroutes par Mohamed Bouchama (également président du Conseil d'administration de l'ANA)». «J'ai été appelé pour sauver le projet (d'autoroute) qui avait quelques difficultés, mais je n'ai jamais participé à l'octroi des marchés ou à l'ouverture des plis». Il a réfuté toute participation ou implication dans une quelconque opération de corruption ou de commissions pour l'octroi de marchés à des entreprises de réalisation. «Les appels d'offres ont été faits avant mon entrée à l'ANA», a-t-il dit.




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