Algérie

PROCÈS DE L'AFFAIRE SONATRACH 1



PROCÈS DE L'AFFAIRE SONATRACH 1
La fin de l'audition de la centaine de témoins dans le procès de l'affaire Sonatrach 1 est attendue pour ce lundi. Il n'en demeure pas moins que le passage des différents témoins à la barre n'a pas permis de faire toute la lumière sur cette affaire. Toutefois, les mis en cause affirment tous que «les ordres sont venus des responsables» ou encore «l'urgence de la situation».Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Ce jeudi, ils étaient une dizaine de témoins à se succéder à la barre. Parmi ces derniers, on peut citer le témoin Ghezli Slimane, membre de la commission technique chargée de l'élaboration des cahiers des charges pour le système de surveillance électronique des installations de Sonatrach. Ce dernier a suscité l'attention des avocats de la défense particulièrement ceux assurant la défense de l'ex-vice-président des activités amonts du groupe Sonatrach. Questionné par le président du tribunal criminel sur les raisons de la non-publication dans le Bulletin des appels d'offres du secteur de l'énergie et des mines (Baosem) du marché relatif de la télésurveillance, le témoin dira que «Belkacem Boumediene a ordonné de ne pas publier les données du marché dans le Baosem vu le caractère sécuritaire, confidentiel et urgent du projet». Comme il fera savoir que la partie responsable de la publication dans le Baosem, qui est le bulletin du secteur des hydrocarbures pour les appels d'offres ouverts, est le maître d'ouvrage ainsi que la direction des affaires juridiques. Une affirmation qui dément le témoignage tenu la veille par le directeur des affaires juridiques du groupe Sonatrach. Ce dernier avait déclaré que son service «n'était pas concerné par le Baosem, ce qui a poussé la défense de Belkacem Boumediene à s'interroger si «réellement le témoin était responsable de la division juridique du groupe ». A une autre question de savoir pourquoi certaines parties des projets ont été attribuées au gré à gré avant de faire l'objet d'un avis d'appel d'offres international ouvert, le témoin s'est défendu de toute implication dans ces procédés. «Je n'ai rien à voir dans cette histoire», d'où les assurances du juge lui rappelant «vous n'êtes là qu'à titre de témoin». «Après l'attribution de 13 installations et bases de vie relevant de Sonatrach à Contel Funkwerk pour les connecter au système de surveillance électronique, j'ai comparé les offres financières de deux autres sociétés et relevé une augmentation du seuil financier de l'offre de Funkwerk par rapport à ses concurrents », a encore révélé Ghezli Slimane. Il a aussi ajouté en avoir informé Belkacem Boumediene ainsi que le P-dg de Sonatrach, Mohamed Meziane, lequel lui aurait donné instruction d'entrer en négociations avec le groupe allemand afin qu'il réduise son offre financière. Ghezli Slimane a affirmé que l'étude comparative qu'il a menée s'est faite sur la base de l'offre financière avant de répondre aux questions de la défense de la partie civile sur la supériorité de l'offre technique de Contel Funkwerk par rapport aux autres. Selon lui, «l'offre était effectivement différente et très avantageuse pour le groupe qui a remporté le marché bien que les autres étaient conformes au cahier des charges relatif au projet. Elles convergeaient toutes vers un seul objectif, celui de sécuriser les installations de Sonatrach contre toute menace d'intrusion ». Avant l'audition de Ghezli Slimane, le tribunal criminel a entendu les témoignages d'autres personnes à l'image des membres de la commission d'ouverture des plis dans le cadre du projet de télésurveillance de 123 sites de Sonatrach. Ces derniers ont tous déclaré que le Président-directeur général de la compagnie de l'époque avait consenti l'attribution des marchés de gré à gré. Arar Boualem, président de la commission d'ouverture des plis dans le cadre de la consultation restreinte, a souligné qu'il a reçu un télégramme l'informant que le projet sera attribué de gré à gré et qu'il était divisé en quatre lots suite à la décision du comité exécutif de la société présidé par l'ex-P-dg. Il a ajouté qu'aucune des entreprises ne connaissait le lot dont elle a bénéficié, insistant sur le fait que c'est une attribution provisoire et que Siemens s'était retirée du marché laissant trois sociétés participer à la transaction qui revêtait un caractère «d'urgence». Il a ajouté que le vice-président chargé de l'Amont, Belkacem Boumediene (accusé), a donné instruction pour organiser en février 2005 une visite au Centre industriel saharien (CIS) de Hassi Messaoud où Contel Funkwerk a présenté son projet pilote. Le tribunal criminel a aussi entendu le témoin Belhocine Mounir, employé à la direction de la sécurité interne de Sonatrach, qui a indiqué que la commission avait perdu «quelque peu» de son utilité dès lors que les lots étaient attribués et qu'il ne lui restait plus qu'à vérifier les cautions bancaires et rédiger un rapport. L'audition des témoins se poursuivra encore ce dimanche. La plaidoirie de la partie civile interviendra juste après et sera suivie par celle du procureur de la République. L'entrée en lice de la défense constituera l'étape la plus attendue de ce procès.




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