Algérie

PROCÈS DE L'AFFAIRE OPPOSANT ACHOUR ABDERRAHMANE À LA BNA


PROCÈS DE L'AFFAIRE OPPOSANT ACHOUR ABDERRAHMANE À LA BNA
Magistrale était la plaidoirie de Me Mokrane Aït Larbi, hier au dixième jour du procès de l'affaire opposant l'ex-homme d'affaires de la ville de Koléa, Achour Abderrahmane à la Banque nationale d'Algérie (BNA). Avocat de Ainouche, un des mis en cause dans cette affaire, Aït Larbi a eu les égards du président du tribunal criminel, qui a tenu à le féliciter pour «ta formidable intervention qui honore le corps de la justice».
Abder Bettache (Alger Le Soir) - Ambiance particulière hier au tribunal de Sidi M'hamed. L'entrée en scène des avocats de la défense, dans le procès de l'affaire opposant Achour Abderrahmane à la Banque nationale d'Algérie a redonné à l'audience une autre dimension. Ce lundi, l'assistance a eu à suivre avec une attention particulière, les plaidoiries assurées par deux avocats de renom du barreau d'Alger. Il s'agit des avocats Miloud Brahimi et Mokrane Aït Larbi. Des plaidoiries qui ont tenu en haleine l'assistance, mais aussi et surtout attiré l'attention des membres du jury, en charge de statuer sur cette affaire. Ayant assuré également la défense de Ainouche contre lequel l'accusation a requis vingt ans de prison ferme, Miloud Brahimi s'est longuement interrogé sur les dessous de cette affaire, tout en portant à la connaissance des membres du jury que «l'expertise assurée est loin d'être conforme à la loi régissant ce genre de métier». Miloud Brahimi a mis, par ailleurs, le doigt sur «les conditions d'extradition de Achour Abderrahmane du Maroc vers l'Algérie». L'autre plaidoirie qui a marqué l'entrée en force de la défense dans ce procès est celle développée par Mokrane Aït Larbi. Succédant à son «aîné», Miloud Brahimi, le second avocat de Ainouche a vu sa plaidoirie plonger l'assistance dans un silence religieux. Durant plus d'une heure, Aït Larbi a fait descendre en flammes les deux rapports d'expertise sur lesquels s'est appuyée l'accusation pour soutenir ses demandes à l'encontre des mis en cause dans cette affaire. «Il est vraiment dommage qu'aujourd'hui on poursuit des personnes dont la majorité d'entre eux sont à un âge avancé sur la base d'une expertise qui n'a rien apporté de concret pour aider la justice et faire toute la lumière sur cette affaire.» «Le travail assuré par les deux experts s'est limité seulement à dire que nous sommes face à une affaire où des sociétés fictives ou écrans ont détourné des milliards de dinars d'une banque publique. Il s'agit-là d'arguments qui relèvent purement du domaine de la littérature avec tout le respect que je dois à cet important pan du savoir. Il fallait plutôt développer des arguments et avancer des chiffres à même de soutenir l'accusation. Mais en vain. Aucun argumentaire n'a été avancé ou soutenu par l'expertise sur lequel l'accusation s'est appuyée pour requérir des peines très lourdes à l'encontre des mis en cause dans cette affaire.» L'autre fait marquant de la plaidoirie d'Aït Larbi, c'est lorsqu'il s'adressa aux membres du jury, en les interpellant sur l'importance de la tâche qui les attend lors des délibérations. Chemin faisant, l'avocat de Ainouche, en parfait orateur, a conclu en plaidant «pour une véritable justice, qui doit se conférer à la loi et à l'ultime conviction des membres de son jury».


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