Algérie

PROCÈS DE L'AFFAIRE DE L'AUTOROUTE EST-OUEST



PROCÈS DE L'AFFAIRE DE L'AUTOROUTE EST-OUEST
De très lourdes peines ont été requises hier en fin de matinée par l'accusation à l'encontre des principaux mis en cause dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest. Ainsi Chani Medjdoub, Khelladi Mohamed, Adou Tajeddine, Hamdane Rachid et Adou Sid Ahmed ont vu le procureur de la République demander à leur encontre des peines respectivement de 20 ans, 15 ans et 8 ans de prison ferme et des amendes allant d'un million à cinq millions de dinars.Abder Bettache - Alger (Le Soir)Le procureur a également requis une peine de 8 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars contre Allab El Khier, 3 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars contre Ouzen Mohamed, l'ex-colonel Khaled, ainsi que 2 ans de prison ferme et un million de dinars à l'encontre de Mohamed Bouchama, Ghezali et Ferachi Belkacem.Une année de prison ferme et une amende d'un million de dinars ont été requises contre Ghrieb Widad, Fella et Radia, tandis qu'il a été requis une peine d'un an de prison ferme contre Bouzenacha Madani et Naïm.A signaler que le procureur a demandé la confiscation de tous les biens acquis ici en Algérie ou à l'étranger de l'ensemble des 16 prévenus. En effet, dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis une amende de 5 millions de dinars contre chacune des sept entreprises étrangères poursuivies dans cette affaire. Il s'agit notamment de l'entreprise chinoise Citic-Crcc, de la japonaise Cojaal, de l'espagnole Isolux, de la portugaise Coba, de la canadienne SMI, de la suisse Garaventa et de l'italienne Bizaretti.Le réquisitoire du procureur de la République a duré près de deux heures, durant lequel il a mis en exergue et a voulu démontrer la «nature de la relation qu'il y a entre les différentes parties impliquées dans cette affaire».Ainsi, il s'est appuyé sur deux aspects. Le premier relatif aux aveux avancés et reconnus par les mis en cause lors de leur audition devant le juge d'instruction, alors que le second aspect était réservé aux travaux accomplis par la police judiciaire et le parquet général.«Complicité des Chinois et des Japonais»A travers ses deux angles d'attaque de sa plaidoirie, il a voulu battre en brèche les propos tenus par le principal mis en cause dans cette affaire lors de son passage à la barre.«La police judiciaire a accompli son travail conformément à la loi en vigueur. Les perquisitions effectuées dans le domicile de Chani Medjdoub ont permis à la police judiciaire de récupérer d'importantes sommes d'argent. Une fois que l'enquête avance, les autres complices sont interpellés. C'est le cas de Adou Tajeddine, qui a été intercepté quelques jours après», dira le procureur. Et d'ajouter : «Le travail accompli par les enquêteurs du DRS aurait pu être fait également par les enquêteurs de la Sûreté nationale ou la gendarmerie. Je ne vois pas pourquoi on s'interroge sur ce qui a été fait par les enquêteurs du DRS. Peut-être que la réponse à cette question se trouve ailleurs”?».Dans son réquisitoire, le procureur de la République a voulu démontrer la «complicité de toutes les parties poursuivies dans cette affaire y compris les sociétés étrangères». «Les preuves de l'association de malfaiteurs sont établies et personne ne peut dire le contraire. Le réseau est bien établi et le rôle de tout un chacun est défini», dira-t-il, en exemple les propos contradictoires tenus par Chani Medjdoub. Et d'ajouter : «Même les Chinois ont voulu nous faire croire qu'ils ne sont nullement concernés par cette affaire de corruption. C'est faux. Ils sont complices au même titre que les Japonais de Cojaal.»Une tête pensante et des intermédiairesL'accusation cite les autres mis en cause en portant à la connaissance du tribunal criminel, «qu'un grand nombre d'entre eux jouaient le rôle d'intermédiaires», indiquant au passage que «Chani Medjdoub, en sa qualité de grand expert financier et de par ses relations et contacts, est la véritable tête pensante». C'est ainsi qu'il incrimine l'ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics, l'ex-colonel du DRS, l'ex-directeur des nouveaux projets à l'ANA et autre Hamdane, Ghezali, Bouzenadja, Allab etc. Le réquisitoire du représentant du ministère public tire à sa fin. Il est 12 h 15 mn. Le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest est entré dans sa seconde phase. Celle qui situera réellement les responsabilités de tout un chacun dans cette affaire. Mais en attendant l'entame des plaidoiries de la défense ou encore la prononciation du verdict, il est important de mettre en exergue les faits marquants du cinquième jour du procès, soit la journée qui avait précédé l'intervention du procureur de la République. Il s'agit notamment des réponses de l'ex-ministre des Travaux publics.Ce dernier a nié en bloc les accusations portées à son encontre par l'ex-directeur des nouveaux projets au niveau de l'Agence nationale de l'autoroute (ANA). A chacune de ses réponses, l'ex- ministre des Travaux publics qualifiait les propos de Mohamed Khelladi de «faux et d'imaginaire».Invité par le président du tribunal criminel, M. Tayeb Hellali a commenté les réponses de son ex-responsable, Mohamed Khelladi : «Il était au courant de tout ce qu'on faisait. On n'entreprenait rien sans l'informer, y compris sur la présence de Chani».Le rejet catégorique de GhoulDans ses seize réponses aux questions du juge instructeur, Amar Ghoul, l'ex- ministre des Travaux publics a rejeté en bloc les accusations portées à son encontre par qui a éclaté cette affaire, en l'occurrence Mohamed Khelladi.«C'est Ghoul qui m'a dit que le mètre carré ne devait pas dépasser les 6 millions de dollars.» Cependant, l'ex-ministre en charge du département des travaux publics n'a pas répondu à la question du juge instructeur sur la rencontre qui a regroupé Chani, Benachenhou et Bedjaoui au sujet du projet en question.Répondant toujours aux accusations de Khelladi, Amar Ghoul qui répondait en sa qualité de témoin a dit avoir rencontré Adou Tadjeddine dans une fête alors qu'il était en compagnie de feu Mahfoud Nahnah. Il a en revanche nié avoir envoyé ce même Tadjeddine à Paris pour exiger des responsables de REGIS le paiement de sa commission que l'accusé Kouidri, en fuite, avait fini par prendre pour la remettre au ministre.Il conclut son intervention, en déclarant «qu'il n'était pas au courant des mesures d'accompagnement concernant la location de villas et achat de voitures pour la Direction des nouveaux projets, dirigée alors par Khelladi». Cela dit, depuis jeudi dernier, le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest a entamé sa dernière ligne droite.




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