Algérie

Procès de Baghdadi al-Mahmoudi:le parquet sommé de verser des documents



Le président du tribunal de Tripoli a ordonné mercredi au parquet le versement de nouvelles pièces dans le procès du dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-mahmoudi, accusé de meurtre et de corruption. Arrivé au tribunal dans une tenue bleue de prisonnier et le crâne rasé, Baghdadi al-mahmoudi a comparu mercredi, avant que le président du Tribunal ne fixe la prochaine audience au 9 octobre. "Le parquet doit verser les pièces, enregistrements audio et séquences d'images" saisies dans le bureau de l'ex-Premier ministre, a ordonné le juge Saddok Taeib, accédant à une requête formulée à maintes reprises par les avocats de la Défense. Baghdadi al-Mahmoudi comparaissait avec ses deux co-accusés, al-Mabrouk Zahmoul et Amer Salah Terfas, responsables d'une compagnie d'investissement qui était dirigée par Seif al-Islam, fils de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Les prévenus sont accusés d'avoir commis des actes visant à "tuer gratuitement des citoyens" durant l'insurrection de 2011, et de "dilapidation de fonds publics". Ils sont notamment soupçonnés d'avoir procédé à un virement de 15 millions d'euros vers des comptes privés en Tunisie pour financer un soutien logistique aux forces de l'ancien régime durant la révolution. "Nous exigeons du parquet de remettre trois correspondances émanant de l'ex-Premier ministre, du ministre de la Justice et de Mouammar Kadhafi", a déclaré le tribunal. Ces correspondances ordonnaient "l'accélération des procédures de mobilisation de fonds pour s'attacher les services d'avocats, afin de porter plainte contre l'Otan pour les bombardements durant le soulèvement de 2011", a indiqué au tribunal Ali Dhabaa, un avocat de Baghdadi. Selon lui "ces correspondances sont des pièces à conviction très importantes pour les plaidoiries de la défense". Le procès de M. Mahmoudi s'est ouvert le 12 novembre devant le tribunal qui juge les principales figures de l'ancien régime, renversé en octobre 2011 après huit mois d'un conflit armé dévastateur. Mardi, les avocats français de l'ex-Premier ministre Baghdadi al-Mahmoudi avaient demandé le report de l'audience, faute d'avoir obtenu un visa pour pouvoir aller le défendre. Me Pierre-Olivier Sur, qui avait demandé à se rendre à Tripoli avec sa collaboratrice Me Clémence Witt, a indiqué dans un communiqué ne pas avoir "ni accès au dossier, ni permis de communiquer, ni visa - en dépit de toutes les tentatives possibles auprès des autorités libyennes". Chef du gouvernement libyen de 2006 jusqu'aux derniers jours du régime du colonel Kadhafi à l'été 2011, M. Mahmoudi avait fui la Libye en septembre 2011, peu après la prise de Tripoli par les rebelles. Il avait été arrêté à la frontière sud-ouest de la Tunisie, près de l'Algérie, et avait été livré à Tripoli en juin 2012, à l'issue d'une procédure d'extradition très controversée.


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