Algérie

Procès Cherif Ouchen : Acquitté pour « non-responsabilité pénale »



La famille Ouchen était hier dans l'expectative, à l'issue du procès qui jugeait Cherif pour atteinte au président de la République. Le verdict en demi-teinte, prononcé par le tribunal de Aïn M'lila, n'était pas pour rassurer la famille et les amis venus nombreux de Aïn Kercha assister par solidarité l'accusé. L'acquittement dont a bénéficié Cherif sur la base de l'expertise psychologique était conditionné par un séjour dans un établissement psychiatrique. Hier, Cherif n'a donc pas pu rejoindre les siens. Pourtant, le déroulement de l'audience lui était, selon toute vraisemblance, favorable. D'emblée, le juge pose la question de savoir pourquoi il avait écrit une lettre aussi injurieuse. « Je suis spolié de mes droits », réplique-t-il et d'insister ensuite sur sa demande d'être déchu de la nationalité algérienne, adressée auparavant au président de la République. « Le président est responsable de ce qui se passe », ajoute cherif, à quoi le juge s'oppose en soulignant qu'il est seulement responsable des choses les plus importantes.« Non, il est responsable, y compris des détails », lui répond-il. Au bout de cet échange qui démontre la lucidité de l'accusé, le juge revient aux résultats de l'expertise selon laquelle Cherif souffre d'une schizophrénie aiguë. Un diagnostic qui rend l'accusé non responsable du point de vue pénal, d'où le verdict prononcé par un juge clairvoyant, qui n'hésite pas à écorcher au passage le ministère public ayant fait, selon lui, une erreur en inculpant Cherif Ouchen, étant pourtant en possession d'une expertise similaire, traitant du même cas et datant de 2006. L'accusé, loin de se réjouir de l'issue du procès, soutenait mordicus qu'il est en possession de toutes ses facultés mentales et qu'il était prêt à récidiver jusqu'à obtention de ses droits. A noter l'intervention en cours de l'audience d'une avocate représentant la partie civile. Quelle partie civile ' Le Trésor public, selon elle ! Pourquoi le Trésor public serait-il intéressé par cette affaire ' Serait-il devenu un représentant du président de la République ' L'interrogation demeure entière. En tout cas, l'avocate a demandé à ce qu'il y ait une deuxième expertise et une amende au dinar symbolique, requête refusée par le juge.


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