Algérie

Problème ou problèmes du Sud '



Problème ou problèmes du Sud '
Depuis Tiguentourine, le gouvernement s'emploie à créer 'une question du Sud" qui ne s'est jamais posée auparavant. Du moins publiquement.
Chaque ministre faisant le déplacement vers cette région ' pour laquelle le pouvoir se découvre une soudaine bienveillance ' y va de ses promesses et de sa critique de l'abandon dont elle souffrirait. Jusqu'ici, le pouvoir s'était royalement suffi de l'entretien de suzerains locaux, allant jusqu'à intégrer dans le discours officiel la notion de 'notables", espèces d'autorités morales auxquelles est conféré le droit de représenter les populations de leurs fiefs respectifs.
Certes, le processus de formation de l'Etat algérien n'a pas été épargné par les embûches dues aux divers avatars sociologiques qu'il a eu à intégrer. Avec un certain bonheur, il faut le reconnaître. Et donc avec une certaine adresse. Même si le recours à la répression et à la clientélisation y a largement contribué.
Depuis la tenue de la réunion gouvernementale de Ghardaïa ' deux ministres et un secrétaire général ' en début d'année, le pouvoir semble avoir changé de stratégie, s'adressant directement au 'peuple" du M'zab, d'Illizi ou de la Saoura. Chaque département ministériel fait montre d''écoute", et d'annoncer ses 'mesures" visant à corriger le déficit d'attention portée aux régions du Sud. Le ministre de l'Agriculture propose aux habitants d'Illizi de décider de l'affectation du budget agricole et, à Béchar, le ministre du Travail, de l'Emploi et des Affaires sociales s'est carrément rangé, avant-hier, du côté de la contestation de la politique de recrutement prévalant dans les régions du Sud.
Une contestation qui, pour être reconnue légitime, n'en subit pas moins une répression soutenue depuis plusieurs mois. 'Je ne suis pas d'accord avec ce qui se passe dans ces régions (du Sud)", a protesté Louh. 'Le taux de recrutement de la main-d''uvre locale, pourtant exigé par l'Etat, n'est pas respecté par les entreprises du secteur énergétique. Pourtant, le problème du chômage dans ces wilayas disposant de potentialités énormes peut facilement être réglé", a-t-il ajouté. Pourtant, la question de l'emploi dans le Sud ne date pas d'hier. Preuve en est, ces propos confiés par un fonctionnaire, au lendemain des affrontements de Berriane en 2009, à un envoyé spécial d'El Watan : 'C'est le chômage qui a attisé les tensions".
Il y a donc autre chose à faire au Sud que de matraquer, d'arrêter et de poursuivre les chômeurs qui manifestent à Ouargla ou Hassi-Messaoud. Et surtout ne pas recourir au syndrome Cap Sigly, qui semble tenter le Premier ministre quand il proclame l'existence 'd'un groupuscule qui vise à semer la division entre le Sud et le Nord".
En son temps, Zerhouni nous avait déjà fait peur avec ses 'preuves tangibles et parlantes que des contacts ont eu lieu avec certaines parties à l'étranger" et 'on a trouvé, dans au moins un des six ordinateurs saisis, des références à des contacts internationaux à l'étranger (!)". Comme si l'on pouvait éviter des contacts à l'étranger quand on manipule un ordinateur !
Il ne serait, ni politiquement ni démocratiquement, sérieusement productif de vouloir dissimuler l'incapacité ou le manque de volonté du pouvoir à régler les problèmes du Sud en inventant un complot au Sud.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr


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