Algérie

Problématiques alliances Point Net



Quelques jours seulement après l'annonce des résultats des élections locales, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, avertissait ses élus qu'ils ne devaient en aucun cas prendre l'initiative d'une quelconque alliance en vue de la formation des majorités. Il les a donc instruit d'en référer systématiquement à la hiérarchie centrale.
On pourrait presque dire que Belkhadem a agi dans la logique des choses. Après tout, c'est au plus haut niveau de la responsabilité partisane que se sont décidées les candidatures et établies les listes pour l'essentiel de la participation de beaucoup de partis, dont le FLN, bien évidemment.
«L'enjeu» du pouvoir dans la distribution des candidatures a été même au centre de quelques batailles rangées, d'abord entre «redresseurs» et «loyalistes» puis entre redresseurs et redresseurs et enfin, pour l'essentiel, entre loyalistes et loyalistes ! Alors pourquoi les états-majors laisseraient-ils la liberté à leurs élus et structures locales de choisir leurs alliances dans une élection où tout est parti d'en haut '
Pourtant, ça aurait pu se faire. Et pour la galerie, il s'est même trouvé des responsables partisans qui se sont «oubliés» à clamer que la nature particulière des élections locales commande que les «militants» locaux, qui connaissent mieux la sociologie de leur environnement immédiat sont mieux indiqués de présenter les meilleurs candidats et a posteriori envisager les alliances les plus pertinentes et les plus efficaces. Mais ça, c'est pour la galerie. Dans la vraie vie, ça se passe autrement, car les «enjeux» sont toujours là.
Les membres de la direction centrale de quasiment tous les partis n'ont tout de même pas «bataillé» pour placer chacun les siens pour les laisser faire ce que bon leur semble une fois élus ou mettre leur destin entre les mains de sombres responsables locaux qui, pour l'essentiel sont hors du coup ou servent de présentoirs.
Mais voilà, les candidats élus comme les responsables locaux ont découvert qu'ils peuvent parfois se rebiffer et envisager de voler de leurs propres ailes. Surtout qu'en l'occurrence, il n'est pas bien difficile de passer outre l'instruction politique face à l'inexistence de contrainte légale ou statutaire.
La confusion due au nombre affolant de cas d'absence de majorité absolue ou à coalition évidente a fini de boucler la boucle. Puisque même le recadrage légal du ministère de l'Intérieur pour former les majorités et désigner les présidents des assemblées élues semble problématique, cela semble laisser beaucoup plus de liberté à l'initiative locale qu'on ne l'espérait dans les états-majors.
En ajoutant tous ceux, nombreux, qui ne doivent leur candidature qu'à leur portefeuille ou leurs capacités de nuisance et qui de ce fait savent qu'ils n'ont pas à s'astreindre à une quelconque discipline partisane, on obtient ce que semblent redouter aujourd'hui certaines directions politiques.
Un retour de boomerang pourtant assez simple : quelque part on n'accepte pas qu'on désigne des candidats pour qu'ils fassent ce qu'ils veulent une fois élus. Ailleurs, on n'accepte pas d'...acheter ou imposer une place sans avoir la latitude de la marchander après ! Peut-être que tout est dans le propos résigné du président du conseil consultatif du MSP : «Les alliances ne sont soumises à aucune tendance ou un quelconque choix déterminés !» A moins que ce ne soit dans l'aveu d'impuissance du chargé de la communication du FLN : «C'est le brouillard dans la nuit des ténèbres !»


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