Algérie

Problématique de la pomme de terre à Sidi Bel-Abbés


Problématique de la pomme de terre à Sidi Bel-Abbés
Devant la flambée des prix de denrées alimentaires et particulièrement les fruits et légumes et à leur tête la pomme de terre, les algériens, et les belabésiens en particulier se manifestent par la consternation et le désarroi en tenant leur mal en patience souvent sans comprendre le fond de la problématique.
Des questions qui demeurent sans réponse convaincantes des officiels qui pour cette fois justifient la folie de la mercuriale des prix par les intempéries qui affectent l'ensemble du pays ces derniers temps. Pourtant la pomme de terre de l'arrière saison était bien stockée dans les frigos construits ces dernières années avec les subventions de l'Etat pour le seul objectif de réguler la commercialisation des produits périssables tel que les fruits et légumes. Détournés des objectifs qui leurs sont fixés, les chambres froides sont devenues un moyen de contrôler les fluctuations des prix des fruits et légumes dont le véritable régulateur est la pomme de terre considérée comme un produit de large consommation. La pomme de terre est le produit de référence de tous les marchands de légumes du grossiste au détaillant en passant par l'intermédiaire .A une certaine époque nous dit un détaillant de légumes de métier quand la pomme de terre se faisait rare dans les marchés on avait recours à la vente concomitante pour écouler d'autres produits en mévente sans pour autant rendre son prix inaccessible aux bourses moyennes. Depuis l'émergence du fameux programme FNRDA fond national de régulation et de développement de l'agriculture c'était la ruée vers ce tubercule stratégique qui a intéressé des investisseurs qui à cette époque ont promis la pomme de terre à 10 DA le kg et on a assisté à l'importation des technologies de production à l'exemple du goutte à goutte pour vanter les capacités de production à l'hectare .Durant cette période, des petits et moyens producteurs ont fait faillite et un bon nombre d'entre eux étaient contraint de céder leur droit de jouissance de la terre le plus souvent pour une bouchée de pain aux grosses fortunes qui ont constitué un lobbie de la pomme de terre . Le monopole de l'Etat sur l'importation de la pomme de terre de semence étant cédé aux privés, on assiste à une problématique de la qualité de la semence et son incapacité de reproduire après une seule récolte. Des contrôles de la qualité effectués au niveau des ports à plusieurs occasions on a obligé des cargaisons à la réexportation. Des spécialistes de ce tubercule évoquent le fait que la production de la pomme de terre de semence dite de première génération G1 obéit à une technologie qui constitue un enjeu financier de taille détenu par des puissances économiques qui en font une stratégie de pression au même titre que d'autres technologies de pointe. Les importateurs de ce tubercule destiné à la semence ont souvent recours à la G5 et plus pour des impératifs commerciaux. Pour en revenir au circuit de commercialisation des produits agricoles il y a lieu de signaler la grande anarchie qui règne dans ce secteur devenu incontrôlable non du point de vue de la mercuriale mais au sujet des intervenants qui ne sont soumis à aucune réglementation nous confie un mandataire membre de l'UGCAA. Dans la plupart des cas les productions sont vendues sur pied à des maquignons très rusés qui font main basse sur les importants marchés de gros des fruits et légumes du pays . Des prix sont fixés à l'enlèvement de la production sur champs par l'entremise de courtiers et de négociants qui généralement sont payés sur une marge bénéficiaire. Les produits arrivent chez ce qu'on appelle les collecteurs livreurs chez qui les détaillants viennent s'approvisionner et revendre aux consommateurs avec bien sûr une marge bénéficiaire d'un minimum de 20% du prix d'achat. Que l'on évoque les intempéries, le mildiou ou autre prétexte pour justifier la hausse des prix de la pomme de terre et les autres produits agricoles ,la loi de l'offre et la demande est occultée surtout pour la pomme de terre du fait que l'offre ne pourra jamais dépasser la demande même en pleine saison de récolte précoce ou tardive. Les prix peuvent baisser dans les prochaines semaines, mais Dame pomme de terre demeurera toujours dans son rang de « FRUIT ROYAL »


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