Algérie

Prix humaniste 2014



Prix humaniste 2014
Créé en 2013, le Prix humaniste, accompagné d'une bourse de 5000 dollars, a été attribué cette année, au Québec, à l'écrivaine Djemila Benhabib.L'objectif étant de récompenser une personne ou un organisme qui fait la promotion de l'humanisme. Il est remis par deux associations. Lors de la remise du prix, Michel Virard, président de l'Association humaniste du Québec, s'est dit «particulièrement fier de récompenser par ce prix une personne qui n'a cessé depuis son arrivée au Québec d'expliquer aux Québécois pourquoi il est si important de réaliser une séparation réelle entre nos institutions communes, propres à tous, et les religions diverses et particulières à chacun».Expliquant pourquoi le prix a été remis à l'auteure de Ma vie à contre-Coran, il a indiqué que «pour bien des humanistes, c'est ce livre qui a provoqué une prise de conscience : l'islam politique et radical n'est pas forcément soluble dans la démocratie. Le danger qu'il représente n'est pas forcément une lubie d'extrême droite xénophobe et l'océan Atlantique n'est plus une protection. Quel humaniste conséquent pourrait oublier que c'est dans la patrie d'Albert Camus, l'Algérie, que les pires atrocités ont été commises au nom du refus des croyances de l'autre».Pour Edouard Boily, président de la Fondation humaniste du Québec, «la vision du monde des humanistes exclut notamment les dogmes et le surnaturel et considère (?) que la séparation effective du fait religieux et de l'Etat est une condition sine qua non à une liberté de conscience réelle.» En remerciant les deux associations, Djemila Benhabib a souligné «notre appartenance commune à une même famille d'idées et de valeurs qui replace l'individu ainsi que sa dignité au centre de nos préoccupations (?).C'est pourquoi ce prix me touche et honore par la même occasion tous ceux qui se reconnaissent dans ce même idéal.» Elle a insisté sur «un principe fondamental de notre démocratie moderne qui est celui de la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux». Et de rappeler : «Moi qui ai grandi en Algérie, comment pourrais-je oublier la révolte qui gronde chez ces femmes que j'ai côtoyées dans les pays musulmans ' Comment pourrais-je taire leurs aspirations et leurs rêves ' Comment pourrais-je ne pas dire leur courage et leur résistance ' Quoi qu'en disent nos intellectuels de l'école du relativisme culturel, lorsque l'on vient de cette région du monde, nos sens ne se sont pas altérés.Même si l'islam est religion d'Etat dans la plupart des pays musulmans, on peut aussi être artiste et amoureuse, poète et amante, peintre et homosexuelle, écrivaine et agnostique ou athée. Bien évidemment, en secret, en cachette, dans le silence et souvent dans la souffrance et la culpabilité. Cela s'appelle résister. Ce n'est pas rien. C'est tout.»




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