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Prix du pétrole



Prix du pétrole
Les cours du pétrole rebondissaient mercredi en Asie, après être passés en dessous du seuil des 30 dollars pour la première fois en 12 ans, mais les perspectives du marché restaient moroses.Le baril WTI pour livraison en février prenait 26 cents à 30,70 dollars vers 03H00 GMT dans les échanges électroniques en Asie.Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en février, s'appréciait de 10 cents à 30,96 dollars.Mardi, le WTI est tombé en séance à 29,93 dollars le baril, un niveau plus vu depuis décembre 2003."Le paysage est toujours baissier, s'agissant de l'offre comme de la demande, et les prix décrochent", a commenté Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour."La production américaine reste forte en dépit des coûts de production du pétrole de schiste", a-t-il ajouté.Les marchés s'attendent à ce que les données sur l'état des stocks américains qui doivent être publiées mercredi fassent état d'une nouvelle augmentation.Pour Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour, il est très possible que la barre des 30 dollars soit enfoncée. La tendance à long terme est à la baisse car l'offre ne montre aucun signe de recul, a-t-il précisé.Les cours ont baissé de plus de 30% en 2015 et de près de 20% supplémentaires depuis le début de l'année sous l'effet d'une offre excessive couplée à une demande morose et aux inquiétudes sur la faiblesse de l'économie chinoise, première consommatrice de pétrole.Les investisseurs attendent en outre l'arrivée sur le marché du brut iranien, consécutif à la levée des sanctions décidée dans le cadre de l'accord de l'an dernier sur le nucléaire.Cela pourrait ajouter un million de barils par jour dans un marché déjà saturé, assommé par la décision de l'Opep fin 2015 de s'abstenir de se fixer des objectifs chiffrés de production. La veille à la clôture, le WTI a perdu 97 cents à 30,44 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).A Londres, le Brent a reculé de 69 cents à 30,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), un plus bas depuis avril 2004.Les informations de l'agence Bloomberg News ont contribué à la rédaction de cette dépêche.Peu avant la clôture, il a même plongé sous le seuil des 30 dollars, tombant jusqu'à 29,93 dollars, ce qui constitue là aussi une première depuis décembre 2003."Le marché reste sous pression à cause des implications du retour imminent de l'Iran" avec la levée imminente de sanctions contre Téhéran "et du fait que l'on n'attend aucune mesure de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)", a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.Dominée par l'Arabie saoudite, suivie par les autres monarchies du Golfe, l'Opep avait donné fin 2015 un coup au marché en s'abstenant de se fixer des objectifs chiffrés de production.Signe que cette stratégie provoque des tensions au sein même du cartel, le ministre nigérian des Ressources pétrolières, qui assurait la présidence de l'Opep jusqu'au 31 décembre, s'est prononcé pour la tenue d'une réunion extraordinaire début mars."Mais, immédiatement après, un ministre des Emirats arabes unis (EAU) a rejeté l'idée", a expliqué M. Lipow.Le Ministre de l'Energie, Suhail al-Mazrouei, a dit s'attendre à une reprise du marché pétrolier avant la fin de l'année, en dépit de la dégringolade actuelle des prix."L'appel nigérian à une réunion anticipée de l'Opep serait quelque chose de constructif si cela aboutissait vraiment à un sommet et à un changement de politique, mais rien ne dit que l'Arabie saoudite et ses plus proches alliés, comme les EAU, acceptent même d'en discuter", a renchéri Tim Evans, de Citi. La Chine inquiète toujours Dans ce contexte, le marché n'a guère trouvé de soutien dans des actualités plus favorables, comme l'annonce par le département américain de l'Energie (DoE) que la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis devrait décliner en février pour le septième mois de suite.Parallèlement, dans un rapport mensuel séparé, le DoE a estimé que la production de pétrole baisserait de quelque 700 000 barils par jour (bj) l'an prochain aux Etats-Unis, soit plus que dans sa précédente estimation, mais le marché n'a guère salué cette annonce."Pour que le marché se stabilise, il faut que la production continue à baisser aux Etats-Unis et que les investissements continuent à diminuer", comme le montre l'annonce mardi par le groupe britannique BP de 4.000 suppressions de postes, mais aussi "que la demande mondiale augmente", a prévenu M. Lipow. "Or, le marché s'inquiète désormais d'un ralentissement en Chine".Première importatrice mondiale de pétrole, la Chine suscite depuis le début de l'année l'inquiétude des marchés mondiaux, dans un contexte d'indicateurs décevants de chute de la Bourse et de méfiance sur la capacité des autorités à gérer la situation.Dans le même ordre d'idée, "l'Inde, un pilier des marchés émergents, a publié une statistique préoccupante, avec une chute sur un an de sa production industrielle en novembre, soit la première depuis octobre 2014", a remarqué Matt Smith, de ClipperData.Il rappelait que le marché devrait désormais se retourner vers les Etats-Unis, où la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) doit publier après la clôture ses estimations hebdomadaires sur le niveau de l'offre américaine, avant les chiffres officiels du DoE le lendemain.




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