Algérie

Prix du baril de pétrole: La barre des 100 dollars bientôt franchie ?



Prix du baril de pétrole: La barre des 100 dollars bientôt franchie ?
Au moment où Sonatrach commence à donner corps à ses ambitions sur le plan de l’investissement intra et extra-muros, comme l’illustrent les développements de son implication sur le grand bassin pétrolier de Kafra au Niger où elle a décroché un contrat de partage de production en 2015 actualisé cette année, et éviter ainsi de se retrouver à la traîne au fur et à mesure que se déploient de nouveau les plus grandes compagnies mondiales, la conjoncture s’annonce on ne peut plus prometteuse pour les pays producteurs et les investisseurs.
Le contexte est extrêmement favorable pour l’industrie pétro-gazière. Ce sont les plus grands cabinets d’analyse et les banques d’investissement les plus influentes qui le disent, emboîtant le pas à certains analystes, ceux de Goldman Sachs notamment, qui n’ont pas attendu ces dernières semaines pour dire tout leur optimisme sur l’avenir immédiat des énergies fossiles, le pétrole notamment. Il faut dire que les prix hallucinants du gaz ne sont pas sans incidence sur ceux du pétrole. En effet, les stocks de pétrole connaissent leurs plus importants prélèvements quotidiens aux États-Unis, en Chine et dans de nombreux pays consommateurs, et la pénurie mondiale croissante de gaz naturel ne fera qu'augmenter la demande de pétrole. Ce qui se répercute sur les prix de l’or noir même si, durant les trois séances d’avant celle de vendredi, les cours ont connu quelque répit, jusqu’à vendredi donc, lorsque les prix du GNL ont battu un nouveau record, s'échangeant à plus de 34,40 dollars par million d'unités thermiques britanniques (MMbtu), en raison des prévisions annonçant un hiver froid en Asie du Nord et la forte demande sur d'autres marchés, notamment l'Europe. Une demande qui ne fait que creuser encore plus l'écart avec l'offre, ce qui a fait que le prix de référence du GNL sur le marché au comptant pour les cargaisons dont la livraison est prévue en décembre a atteint, vendredi 1er octobre, 34,52 dollars par MMBtu sur le marché asiatique. Le contrat pour la livraison en janvier était encore plus élevé, il a atteint les 34,62 dollars par MMBtu.
Un état des lieux du marché de l’énergie qui fait, selon plusieurs analystes, que les prix de tous les combustibles fossiles poursuivront la tendance à la hausse, au grand désarroi des pays de l’Union européenne qui, depuis quelques semaines, rivalisent en mesures exceptionnelles pour ne pas heurter encore plus les budgets des consommateurs, les Espagnols ayant même chargé leur ministre des Affaires étrangère de s’en aller chercher la «garantie officielle» que l’Algérie mettra tout en œuvre pour assurer leur approvisionnement en gaz. Un contexte on ne peut plus favorable au baril d’or noir puisque, comme l’expliquent des analystes, désormais partout est encouragé le passage du gaz au pétrole. Ce qui a fait dire à une spécialiste américaine de l’industrie du pétrole et du gaz : «Peu de gens auraient pu prédire qu'après une course haussière déjà importante cette année dans un contexte de reprise de la demande, les prix du pétrole avaient encore beaucoup à faire. Et pourtant, la matière première la plus échangée au monde vient de recevoir un coup de pouce majeur de la crise du gaz en Europe et en Asie, incitant les prévisionnistes à mettre à jour leurs prévisions».
Des prévisionnistes dont ceux de la banque d'investissement Goldman Sachs qui sont restés fidèles à leur prédiction de 80 dollars/baril de Brent malgré la conjoncture que les prix ont traversée avant de connaître les hauts niveaux de ces dernières semaines. Les dernières projections en date proviennent de la plus grande banque américaine en termes de dépôt et de capitalisation boursière, Bank of America, qui voit que «la flambée des prix du gaz naturel, un hiver froid et la réouverture des voyages aériens internationaux pourraient pousser les prix du pétrole à 100 dollars le baril et déclencher la prochaine crise économique». Une prédiction qui succède à celle émise il y a quelques semaines, lorsque la même banque affirmait que le baril de Brent pourrait atteindre les 100 dollars lors des six prochains mois si l’hiver s’avérait rude. Dans sa dernière note, Bank of America explique que «le passage du gaz au pétrole avec des prix record du gaz naturel pourrait stimuler une demande supplémentaire de pétrole, en particulier de diesel. Ensuite, un hiver plus froid que d'habitude pousserait également la demande d'énergie et les prix à la hausse, tandis qu'une réouverture des frontières américaines pour les voyages internationaux augmenterait la demande de carburant». Un scénario qui ne plairait à personne, producteurs compris, puisque, selon la même institution, «si tous ces facteurs se conjuguent, les prix du pétrole pourraient monter en flèche et entraîner une deuxième série de pressions inflationnistes dans le monde». Autrement dit, une crise économique de laquelle personne ne se tirera sans dommages. C’est dire si la réunion de l’Opep+, prévue lundi, n’a pas fini de prendre une importance majeure. Réunion durant laquelle les 23 membres de l’alliance ont de quoi débattre, notamment sur une augmentation prévue de la production de bien plus que les 400 000 barils/jour, entérinée il y a un mois.


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