Algérie

Prix de la semoule Les interrogations de Belkhadem


La spéculation qui gangrène le marché national a fait avorter tous les efforts entrepris par l?Etat pour subventionner les produits alimentaires de large consommation qui ont pris une courbe exponentielle ces derniers mois.Le constat fait, dimanche soir, lors d?une rencontre gouvernement-opérateurs économiques organisée par la Chambre algérienne de commerce et d?industrie (CACI), interpelle les pouvoirs publics à oeuvrer pour mettre un terme à ce fléau.Le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, qui a pris part à cette rencontre, a affirmé que «l?effort de l?Etat ne doit pas profiter aux spéculateurs de toutes sortes qui foisonnent dans l?appareil économique». Il n?a pas caché sa colère quant à l?envolée des prix de la semoule sur le marché national, alors que les minoteries bénéficient toujours des prix soutenus du blé.Selon M. Belkhadem, la hausse des prix du blé sur le marché international, qui est passé de 130 à 370 dollars la tonne de blé tendre entre 2005 et 2007 et de 202 à 448 dollars pour le blé dur, n?a pas affecté le marché national, puisque les prix du blé sont toujours soutenus par l?Etat. «Pourquoi augmenter alors que l?Etat n?a pas augmenté», s?est interrogé le chef de l?exécutif, rapporte l?APS.Comment expliquer, en effet, que le prix de cession du blé tendre destiné à la production de la farine est toujours fixé à 1.285 dinars le quintal, alors que le prix du quintal de farine s?aventure au-delà de la barre des 2.200 dinars voire 2.400 dinars le quintal ? Avec un simple calcul, on ne peut cacher notre étonnement de constater que la mouture d?un quintal de farine revient à environ 1.200 dinars, soit le prix d?un quintal de blé... «tendre».Les charges (main-d?oeuvre, matériel, transport...) des minoteries ne peuvent à elles seules expliquer cette hausse démesurée. Et même l?argument de certains minotiers de l?existence de quantités considérables des résidus de la mouture du blé provenant du péricarpe des grains ne peut expliquer cette marge bénéficiaire exagérée. L?argument ne tient pas la route car le prix du quintal de son (résidus) est cédé, actuellement, à 2.000 dinars et parfois plus.Des minoteries reçoivent même des commandes d?une année d?avance sur le son par certains spéculateurs qui se sont spécialisés dans cette activité lucrative. Que fait l?Etat contre cette montée en force de la spéculation ?La réponse est rien ou presque. Le ministère du Commerce a suggéré la création d?un fonds national de régulation des prix ou d?un observatoire du pouvoir d?achat, mais en attendant les consommateurs sont broyés, chaque jour, par les moulins des prix.Le kilogramme de semoule qui était jadis à 35 dinars s?est offert le luxe de prendre une trentaine de dinars de plus pour atteindre les 60 dinars le kilo dans les commerces de détail. Et comme un malheur n?arrive jamais seul, la hausse du prix du «légume du pauvre» est venue apporter le coup de grâce au budget serré des moyennes et petites bourses.A ce propos, le chef du gouvernement n?a pas omis d?expliquer, lors de cette même rencontre, que l?envolée du prix de la pomme de terre est dû à la décision des paysans d?opter pour d?autres cultures du fait que l?an dernier ils ont subi des pertes en raison de la mévente de la surproduction... !Saisissant l?occasion, le chef de l?exécutif a appelé à une lutte concertée et en règle contre le marché informel.«Le gouvernement va fédérer ses énergies et les orienter en priorité vers la lutte contre l?informel», a-t-il martelé tout en avouant que la tâche sera ardue car «aujourd?hui, ce phénomène prédomine dans notre économie». «Si rien n?est fait aujourd?hui, alors le phénomène du marché parallèle va se développer d?avantage», a dit M. Belkhadem, soulignant «l?intérêt de cette rencontre gouvernement-opérateurs économiques qui doit apporter des propositions concrètes pour réduire, voire anéantir ce mal.
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