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Prix de l'or noir : Le pétrole recule, le marché se rassure sur les tempêtes


Les cours du pétrole ont fortement reculé jeudi à New York et Londres dans un marché moins inquiet des potentielles conséquences de l'ouragan Florence et d'autres tempêtes sur l'industrie pétrolière américaine.Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 78,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,56 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat d'octobre a cédé 1,78 dollar à 68,59 dollars.
Mercredi, le Brent avait dépassé les 80 dollars pour la première fois depuis fin mai pour culminer à 80,13 dollars, tandis que le WTI avait bondi de près de 1,30 dollar en séance avant d'effacer une partie de ses gains.
Mais les cours ont nettement reculé jeudi tandis que "la probabilité qu'une tempête tropicale proche du Golfe du Mexique ne se transforme en ouragan a nettement baissé, de 70% la nuit dernière à 50% jeudi", a observé Phil Flynn de Price Futures Group.
Selon lui, les risques de potentielles perturbations sur les installations pétrolières de la zone sont moins élevés, d'où un recul des cours. De plus, l'ouragan Florence, qui menace de frapper la côte est des Etats-Unis a été rétrogradé dans la nuit de mercredi à jeudi en catégorie 2, sur une échelle Saffir-Simpson qui en compte cinq. "Les dangers sont toujours élevés mais les risques de perturbations au niveau des oléoducs ont nettement baissé", a affirmé M. Flynn.

Isaac
Les courtiers restaient toutefois prudents. "Il va falloir surveiller (la tempête tropicale) Isaac", qui évolue actuellement au sud d'Haïti et "qui pourrait s'abattre sur le Golfe du Mexique ou dévier vers l'Est de la Floride", a souligné Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Tamas Varga, analyste chez PVM a estimé quant à lui que les cours ont reculé jeudi car "ils ont sur-réagi aux données sur les réserves américaines" mercredi. Selon les données de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), les stocks de brut ont plongé de 5,3 millions de barils sur la semaine achevée le 7 septembre, mais les réserves d'essence (+1,3 million de barils) et surtout celles d'autres produits raffinés (+6,2 millions de barils) ont grimpé.
"Les raffineries tournent à plein régime, donc il y a un retrait des stocks de brut" qui ne doit pas faire oublier la hausse des produits raffinés, a résumé Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Le marché a en revanche peu pris en considération la mise en garde jeudi de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) contre une possible hausse des cours du pétrole avec la baisse des exportations du Venezuela et de l'Iran.
"Si les exportations vénézuéliennes et iraniennes continuent de chuter, les marchés pourraient se resserrer et les cours du pétrole grimper, sans augmentation de la production par ailleurs pour compenser", indique l'agence basée à Paris dans son rapport mensuel sur le pétrole.

Chute des stocks américains
Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont chuté la semaine dernière, tandis que les réserves d'essence et surtout d'autres produits distillés ont à l'inverse nettement progressé, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).
Lors de la semaine achevée le 7 septembre, les réserves commerciales de brut ont plongé de 5,3 millions de barils (Mb) pour s'établir à 396,2 Mb, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg prévoyaient une baisse plus modeste de 2 millions de barils. Elles s'inscrivent en baisse de 15,4% par rapport à la même époque l'an dernier et sont 3% sous la moyenne des cinq dernières années à cette période. Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont baissé après quatre semaines de hausse de suite, de 1,2 million de barils pour s'établir à 23,6 millions de barils. C'est environ deux fois moins qu'au début de l'année. Les raffineries ont de leur côté augmenté leur cadence la semaine dernière, à 97,6% de leurs capacités contre 96,6% une semaine auparavant. "L'activité des raffineries est incroyable, elle est au niveau de cet été alors qu'une partie d'entre elles devraient être déjà en maintenance", a commenté John Kilduff d'Again Capital pour justifier la progression des prix. Cette cadence implique en effet une forte demande en brut. Le prix du baril de pétrole américain, qui évoluait déjà à la hausse avant la publication de ces chiffres en raison des inquiétudes liées au passage sur les côtes américaines de l'ouragan Florence, accélérait un peu ses gains et prenait 1,62 dollar à 70,87 dollars vers 15H30 GMT sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Rebond des exportations
Les cours étaient peu affectés par la hausse des réserves d'essence qui ont augmenté de 1,3 million de barils, alors que les analystes tablaient sur une petite hausse de 300.000 barils. Ni par celles d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) qui ont bondi de 6,2 millions de barils, là où les analystes anticipaient une hausse de seulement 1,75 million de barils. Les premières sont en hausse de 8% par rapport à leur niveau d'il y a un an et au-dessus de la moyenne des cinq dernières années dans la même proportion. Les secondes évoluent en baisse de 3,6% par rapport à leur niveau d'il y a un an et de 3% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. John Kilduff met par ailleurs en avant le rebond des exportations de brut comme élément encourageant la hausse des cours. Celles-ci ont culminé à 1,83 million de barils par jour tandis que les importations ont baissé, à 7,59 mbj. Côté production, les producteurs de brut ont extrait en moyenne 10,90 millions de barils d'or noir par jour, tout proche du niveau record de 11 millions atteint à plusieurs reprises au cours des précédentes semaines. Les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 21,5 mbj de produits raffinés au cours des quatre dernières semaines, en hausse de 5,1% par rapport à la même période l'an dernier. La demande d'essence a augmenté de 1,2% et celle d'autres produits distillés a baissé de 0,2%.
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