Algérie

Prix de l'or noir : Le pétrole recule, Donald Trump et le dollar pèsent



Le prix du pétrole a reculé jeudi à la clôture à Londres et New York, des propos du président Donald Trump en fin de séance sur sa volonté d'"un dollar fort" ayant fait reculer un marché euphorique jusque-là.Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a perdu 10 cents pour clôturer à 65,51 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord également pour livraison en mars a terminé à 70,42 dollars, en recul de 11 cents par rapport à la clôture de mercredi. Interrogé par la chaîne américaine CNBC au Forum économique de Davos (Suisse), le président des Etats-Unis a assuré qu'il était en faveur d'un "dollar fort".
Ces propos ont contredit ceux de son secrétaire au Trésor la veille qui avaient alors fait lourdement chuter le billet vert mercredi et jeudi durant la quasi-totalité de la séance. Peu après ces propos du président, la devise américaine a repris une large partie de ses pertes de la séance face à un panier de devises concurrentes et s'est même affichée en hausse face à l'euro après avoir évolué une bonne partie de la séance en recul.
Une hausse du billet vert rend plus onéreux et donc moins attractifs les achats de matières premières libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les propos de Donald Trump ont eu "une influence certaine" sur les cours, a noté Kyle Cooper de IAF Advisors, y voyant surtout là une manière pour les investisseurs d'en profiter pour prendre leurs bénéfices. "Le marché est beaucoup monté récemment il n'est pas illogique qu'il recule désormais" a-t-il ajouté.

Onze clôtures positives
Le recul du dollar a participé à la forte progression du cours de l'or noir depuis le début de l'année.
Depuis le 1er janvier, le cours du WTI a connu onze clôtures positives contre seulement six négatives et a avancé de près de 9%.
"Il est aussi important d'observer que les derniers chiffres sur la production américaine sont très impressionnants" et sont facteurs de baisse des cours, a commenté M. Cooper.
Les Etats-Unis ont extrait en moyenne 9,88 millions de barils par jour lors de la semaine achevée le 19 janvier selon le département américain de l'Energie (DoE), au plus haut depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983. "L'Opep doit sans doute garder un ?il très attentif sur ce sujet", a ajouté M. Cooper.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, dont la Russie, sont tenus jusqu'à la fin de l'année à un accord de réduction de leur production en vue de soutenir la hausse des prix, un accord auquel ne sont pas soumis les Etats-Unis.
Selon des prévisions récentes de l'Agence internationale de l'Energie (EIA), la production américaine devrait culminer au premier trimestre à une moyenne de 10,04 millions de barils par jour.

? Monte toujours en Asie
Dans les échanges matinaux, les cours du pétrole continuaient de consolider leurs gains à la suite d'un recul des stocks de brut américain, un dollar plus faible venant aussi à l'appui des prix des matières premières.
Vers 04H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars, gagnait 60 cents à 66,21 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour mars, prenait 43 cents à 70,96.
Il s'agit des plus hauts niveaux atteints par le brut depuis décembre 2014. Les réserves américaines ont reculé de 1,1 million de barils lors de la semaine terminée le 19 janvier selon les statistiques du département américain de l'Energie (DoE) publiées mercredi. Depuis le 10 novembre ces stocks ont baissé de plus de 47 millions de barils. Ils sont au plus bas depuis 2015. "Ces chiffres renforcent l'idée que les limites imposées à la production par l'Opep fonctionnent", a commenté Stephen Innes, analyste chez Oanda, en référence à l'accord conclu par l'Organisation des payx exportateurs de pétrole et d'autres producteurs comme la Russie pour tenter de rééquilibrer le marché, en vigueur jusqu'à la fin de l'année.
"Mais ne perdons pas de vue les folies du dollar américain, qui soutiennent les marchés du brut et fournissent l'occasion d'un rebond à l'ensemble des marchés des matières premières".
Le repli du billet vert, à son plus bas niveau depuis 2014 face à l'euro, rend mécaniquement moins cher le baril vendu dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Il est alors plus demandé.
"Puisqu'on en est peut-être qu'au début de la mort du dollar américain, ajouté aux efforts de l'Opep, il se pourrait que le marché aille nettement plus haut", a ajouté M. Innes.

10e semaine consécutive de baisse des stocks américains
Les stocks de pétrole brut ont affiché leur dixième semaine consécutive de baisse aux Etats-Unis la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE).
Lors de la semaine achevée le 19 janvier, les réserves commerciales de brut ont baissé de 1,1 million de barils pour s'établir à 411,6 millions, quand les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un recul de 2 millions de barils.
Depuis le 10 novembre ces stocks ont baissé de plus de 47 millions de barils. Ils sont au plus bas depuis 2015.
A leur niveau, ils sont en baisse de 15,7% par rapport à la même époque en 2016 et se maintiennent dans le milieu de la fourchette moyenne pour cette période de l'année.
Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut du terminal de Cushing (Oklahoma, sud), ont baissé de 3,2 millions de barils à 39,2 millions.
Les réserves d'essence ont de leur côté augmenté de 3,1 millions de barils, soit davantage que les 2,2 millions de barils anticipés par les analystes.
Elles s'inscrivent en repli de 3,6% par rapport à la même période l'an dernier et restent dans le milieu de la fourchette moyenne pour cette période de l'année.
Les stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel) ont avancé de 600.000 barils alors que les analystes anticipaient un recul de 1,1 million de barils. Ils sont en repli de 17,3% par rapport à leur niveau un an auparavant et demeurent dans la partie basse de la fourchette moyenne pour cette période de l'année.

Production au plus haut
La demande pour ces produits lors des quatre dernières semaines, a augmenté de 15,3% par rapport à la même période l'an dernier, toujours influencée par la vague de froid qui s'est abattue sur les Etats-Unis. La demande d'essence a elle progressé de 5,4%.
La production de brut a poursuivi sa hausse, les Etats-Unis extrayant en moyenne 9,88 millions de barils par jour (mbj) contre 9,75 mbj la semaine précédente, au plus haut depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983.
L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), a récemment affirmé que la barre des 10 mbj en moyenne devrait être franchie dès le premier trimestre, à 10,04 mbj.
Les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 20,5 mbj de produits raffinés au cours des quatre dernières semaines, une progression de 8,1% par rapport à la même période l'an dernier. La cadence des raffineries a pour sa part encore reculé, les infrastructures opérant à 90,9% de leurs capacités contre 93% la semaine précédente.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)