Algérie

Prix Assia Djebar de littérature



Prix Assia Djebar de littérature
Ceux qui s'attendaient à voir la consécration d'un «grand nom» de la littérature algérienne ont été surpris. Le Prix Assia Djebar de littérature a été décerné à trois jeunes auteurs algériens.Le jury présidé par l'écrivain Merzak Bagtache a récompensé Abdelwahab Aà'ssaoui pour Sierra de muerte (la montagne des morts) édité par la Maison de la culture d'El-Oued dans la catégorie roman en langue arabe, Rachid Boukherroub pour Tisslit N'ou Ghanim (La poupée de roseaux) paru aux éditions El-Amel dans la catégorie roman en tamazight et Amine Aà't Hadi pour son roman en langue française L'aube au-delà , édité chez Aden. D'aucuns auraient voulu qu'un prix qui porte le nom d'Assia Djebar soit «ouvert» à toutes les œuvres d'auteurs algériens et étrangers à l'image du Goncourt, par exemple.La cérémonie qui s'est déroulée mercredi soir au chapiteau de l'hôtel Hilton mitoyen du Palais des Expositions abritant le Sila, a pris des allures de mini-conseil des ministres avec la présence de huit ministres en exercice, notamment ceux de la Culture, de la Communication, de l'artisanat ainsi que de la Poste et des télécommunications. Etait également présent M. Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie et dont le pays est l'invité d'honneur de la 20e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila). Avant la proclamation du palmarès, un film-documentaire retraçant le parcours de Assia Djebar, de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, a été projeté. Le prix littéraire Assia Djebar dont c'est la première édition est décerné dans le cadre du Salon international du livre d'Alger (Sila).Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré que le prix Assia Djebar du roman est une «première expérience réussie». Plaidant pour une participation élargie à tous les éditeurs algériens, dans les prochaines éditions, il a lancé un appel aux médias pour une meilleure médiatisation des jeunes écrivains algériens. Le ministre de la Communication Hamid Grine a souligné, de son côté, la symbolique du Prix Assia Djebar qui, a-t-il dit, consacre la «culture du mérite et de la reconnaissance» du talent.Le prix Assia Djebar récompense les meilleures œuvres (roman, nouvelle ou récit) publiées en Algérie et par un éditeur de droit algérien, dans les trois langues : arabe, tamazight et français. Institué par les deux éditeurs publics, l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) et l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), il est doté d'un montant de 1 million de dinars pour chacune des trois catégories.Il a été créé en hommage à la célèbre romancière algérienne décédée en 2015, auteure de nombreuses œuvres et cinéaste, plusieurs fois primée à travers le monde et membre de l'Académie française.Les trois œuvres lauréates du Prix Assia Djebar du roman, dans le cadre du 20e Salon international du livre d'Alger (Sila), puisent dans l'histoire et la culture algériennes. Abdelouahab Aà'ssaoui revient dans son roman en langue arabe Sierra de muerté, sur une période cruciale et en même temps méconnue de l'histoire de l'Algérie. Les faits relatés dans ce roman remontent au début des années 1940, période à laquelle les républicains espagnols étaient jetés en prison par le gouvernement Vichy, en pleine Seconde Guerre mondiale. C'est ce qui explique ce titre en espagnol d'un livre écrit en arabe. Rachid Boukherroub, primé pour son roman en Tamazight Tislit N'ou Ghanim (La poupée de roseaux) tente de restaurer les traditions et les pratiques sociales ancestrales des habitants de Kabylie dans un contexte socioculturel prènant la modernité. Amine Aà't Hadi aborde dans son premier roman en langue française L'Aube au-delà , l'un des plus sanglants massacres perpétrés par le terrorisme dans les années 1990 à travers l'histoire d'une femme, Meriem, témoin de cette période sombre qui a endeuillé l'Algérie. L'auteur a déjà publié deux recueils de poésie, intitulés Aârs Moriendi et Poèmes haram.Assia Djebar avait fait son entrée à l'Académie française en 2005 occupant, jusqu'à sa disparition, en février dernier, le 5e fauteuil parmi les «Immortels» de la prestigieuse institution.




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