Algérie

Prix à la consommation : Une tension inflationniste prévue en 2011



L'année 2011 apporte dans son sillage des hausses importantes des prix des produits alimentaires, réduisant encore plus le pouvoir d'achat des familles. Seule consolation pour celles-ci, le prix subventionné du pain et celui du lait, quand ce dernier produit est disponible sur les étals. La flambée constatée depuis quelques mois risque de s'aggraver au fil du temps, alors que les salaires restent au même niveau et que le SNMG ne dépasse pas les 15 000 DA. Une situation préoccupante qui se traduira nécessairement sur le plan économique par une hausse de l'inflation, dont le taux risque de repartir à  la hausse au cours de l'année 2011 alors qu'il avait dépassé 4% à  fin 2010, contre 5,7% en 2009. Selon le directeur de la prévision et des politiques au ministère des Finances, Zoubeidi Abdelmalek, qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale, il y a effectivement le risque qu'«un taux d'inflation beaucoup plus important» soit enregistré en 2011. «Nous avons constaté une flambée des prix des produits de base à  la fin 2010, ce qui risque de porter l'inflation en 2011 à  un taux beaucoup plus important», a-t-il indiqué. Cette courbe ascendante des prix à  la consommation et de l'inflation préjudiciable pour l'économie est due à  la hausse des cours des produits de base sur les marchés internationaux. Les cours des matières premières alimentaires ont, en effet, connu en 2010, de nouveaux records concernant des produits tels que le sucre ou le café mais également les céréales. Croissance asiatique, développement des biocarburants, hausse des prix du pétrole et ses répercussions sur les coûts de production, sécheresse et inondations, et enfin spéculation sur les marchés mondiaux, sont des facteurs qui sont avancés pour expliquer la hausse. Sur le marché de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars a atteint en décembre 2010, 820 livres. Sur le marché américain, la livre de sucre brut s'est échangée jusqu'à 33,98 cents pour la même échéance. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars ressortait à  2077 dollars, alors que la livre d'arabica pour livraison en mars a fini à  238,50 cents jeudi dernier à  New York.
  Le consommateur pénalisé Ces hausses répercutées sur le marché interne en Algérie pénalisent d'abord les consommateurs qui subissent les augmentations des produits bruts et ceux transformés par l'industrie agroalimentaire. M. Zoubeidi n'a d'ailleurs pas cherché à  minimiser, hier, l'impact de la hausse des prix mondiaux sur les prix à  la consommation interne, lourdement dépendante des importations quasiment sur toute la gamme de produits alimentaires consommés. A titre d'exemple, il faut rappeler que les importations de l'Algérie ont atteint 2,86 milliards de dollars en novembre 2010, en hausse de 20,53% par rapport à  la même période de 2009. Selon les Douanes algériennes, la hausse la plus importante a été celle du groupe alimentation avec 35,38% pour une valeur de 528 millions de dollars. Les «céréales, semoules, farines» ont augmenté de 69,37% pour totaliser 188 millions de dollars, suivis des  légumes secs avec 48,48% pour une valeur de 49 millions de dollars. Les viandes ont presque triplé pour passer à  14 millions de dollars en novembre dernier, contre seulement 5 millions en novembre 2009, de même pour le lait et les produits laitiers passant à  100 millions de dollars contre 29 millions de dollars en 2009. Si M. Zoubeidi Abdelmalek rassure en affirmant que «la flambée des prix n'aura pas d'effet sur les blés et les laits qui continueront à  àªtre soutenus par la loi de finances 2011», il confirme par contre que «les prix des huiles, des légumes secs et de la plupart des produits de base non subventionnés poursuivront certainement leur hausse en 2011». Une perspective pessimiste qui risque de se traduire, selon certaines estimations, par une hausse de 15 à  20% des prix à  la consommation dans le sillage des achats effectués sur le marché mondial et facturés nettement plus cher en 2011 qu'en 2010 et 2009. La désorganisation du marché interne et le manque de contrôle augmentent par ailleurs le désarroi des consommateurs qui, chaque matin, constatent des hausses subites de certains produits même s'ils ont été achetés à  l'évidence avant les augmentations des cours sur le marché mondial. Les prix constatés depuis quelques jours sont de plus en plus hauts, sur le terrain, le kilo de sucre se vend à  130 DA, alors que le prix de l'huile de table, par exemple, est passé de 280 DA les deux litres, à  plus de 360 DA. Café, lentilles, thé et légumes frais sont vendus aussi à  des prix en nette hausse.
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