Les prix des produits de consommation, notamment de large consommation,
ont atteint un niveau alarmant depuis plus d'un mois, et comme à l'accoutumée,
ce sont les petites bourses qui en pâtissent. Toutes les explications données
çà et là ne peuvent convaincre le consommateur qui voit son pouvoir d'achat de
plus en plus érodé face à une mercuriale qui ne cesse de grimper vers la cime.
Pour les économistes, le taux d'inflation actuel s'approche, alors qu'on est
encore au terme du premier trimestre, du pic de 2007 et sera en tout état de
cause supérieur à celui de l'an dernier.
Cette tendance à la hausse a été confirmée par l'Office national des
statistiques (ONS) qui avance que pour la période s'étalant de février 2008 à
février 2009, le taux d'inflation est passé de 4,4 à 4,7 %.
A entendre les citoyens, deux aspects reviennent : le prix d'un couffin
et le discours des postulants à la magistrature suprême du pays. « Aucune
solution pour arrêter cette ascension fulgurante des prix à la consommation et
ce ne sont, assurément pas, les promesses de relèvement du SNMG qui vont régler
cette question », estiment un grand nombre de citoyens qui considèrent que la
solution réside dans une meilleure organisation du marché à travers un système
de régulation et, par conséquent, une plus grande présence de l'Etat et ses services
de contrôle. A titre d'exemple, aux halles centrales d'Oran, les services du
commerce sont quasiment absents. C'est ce que nous confirme le directeur de cet
établissement et qui indique que le premier responsable de la SGP a adressé un
courrier pour le retour des services concernés dans cette structure commerciale
depuis plus d'une année, mais rien n'a été fait dans ce sens et la preuve est
qu'aucun mandataire ne peut justifier le prix d'achat et encore moins celui de
vente.
Entre les prix à la production, c'est-à-dire ceux pratiqués par les
exploitants agricoles par exemple, et les tarifs du marché de gros, un grand
écart est constaté. Ce qui fera dire à un agriculteur venu de Mascara que la
marge bénéficiaire qu'il gagne en vendant sa récolte sur champ est dérisoire
par rapport à celle que les différents intervenants obtiennent en revendant la
marchandise. « Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai cédé une partie de
ma récolte de petits pois à 25 da, alors que je l'ai retrouvé au détail jusqu'à
75 da. Cela m'a mis la puce à l'oreille pour acheminer avec mes propres moyens
le reste de ma récolte pour le vendre jusqu'à 55 da le kilo, un prix qui reste
modéré par rapport à la tendance du marché », nous explique un autre
agriculteur venu de Sidi El-Khettab, dans la wilaya de Relizane.
Depuis le début de l'année, les autres produits n'ont pas connu
d'augmentations. Cependant, les prix actuels sont toujours considérés
exorbitants par la ménagère, qui doit faire face à d'autres dépenses
incontournables tels les charges locatives, la santé et le transport qui
restent d'autres préoccupations qui nécessitent des acrobaties pour arrondir
les fins de mois. Selon l'ONS, la seule source officielle qui nous renseigne
sur l'inflation, ce sont les produits agricoles frais avec les viandes qui ont
enregistré les hausses de prix les plus significatives, de plus de 15 %. Une
augmentation de 6,3 % est observée pour les prix à la consommation dont une
hausse de 9,5 % des biens alimentaires et de 18,8 % pour les produits agricoles
frais. Quant aux prix des produits alimentaires industriels ils ont progressé
de +0,1 %.
La tomate à 120 dinars, les petits pois entre 80 et 100 DA/kg, les navets
à plus de 50 DA/kg, un oeuf à 12 DA, etc. Pour le cas particulier de la pomme
de terre et dont le prix officiel à la consommation a été fixé à 25 da après la
mise en place du système de régulation des produits de large consommation
(Sypralac), son prix est proche du pic enregistré au début 2008 lorsqu'elle a
atteint 90 da le kilo. Sur les étals, hier elle était vendue jusqu'à 80 da. Le
ministère de l'Agriculture estime que « cette hausse devrait s'estomper à
partir du mois d'avril, avec l'arrivée de la pomme de terre de saison».
Certains citoyens estiment que les prix, pratiqués ces derniers temps dans les
marchés, ont fait que ces derniers ne sont plus aussi fréquentés que
d'habitude. La circulation dans les allées habituellement bondées est plus
fluide au niveau de certains marchés dont la fréquentation, estime-t-on, a
baissé.
Dans cette tourmente, seuls les prix des huiles et graisses ont accusé
une baisse de 12,5 % ou encore les produits subventionnés par l'Etat
connaissent une stabilité (pain et lait).
Devant cette hausse vertigineuse des prix, qu'en est-il des salaires et
que peut représenter une autre augmentation au profit des Smicards ?
Parmi ces derniers, on reste prudents car la dernière augmentation du
SNMG de 2007 n'a été qu'une illusion et le « bonheur » de millions de familles
n'a été que de courte durée, du fait qu'elles ont été rattrapées par
l'inflation qui a atteint durant cette année 4,5 %, selon l'ONS, et plus si on
se réfère à la base de calcul du FMI.
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Posté Le : 05/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com